Trésors d'archives FR

Bourg d'Ergué en 1790


Le "petit bourg" du "Grand" Ergué en 1790

Le 20 juillet dernier, dans le cadre des "Mercredis du Patrimoine", une conférencière de l'Office du Tourisme de Quimper, Jacqueline Van Thielen, a conduit la visite du bourg d'Ergué-Gabéric par une quarantaine de personnes. Elle a contribué à faire découvrir ou approfondir par chacun les raisons géographiques de l'implantation du bourg, l'histoire de son développement (ou de sa stagnation), la qualité et la répartition de ses habitants...
Dans la suite de cette visite, pour que chacun puisse se faire une représentation plus éclairée de ce qu'était le bourg il y a 215 ans, pourquoi ne pas se reporter aux résultats du Recensement de 1790 concernant précisément sa population ?

Combien d'habitants ?
Il est recensé 61 "âmes" (ou habitants). C'est peu, y compris au regard de la population totale de la paroisse, qui était établie à la même période à 1609 personnes : le bourg ne représentait donc que 3,79 % de la population de la paroisse. Il n'y a pas lieu de penser qu'il y a eu "beaucoup de monde dans le bourg" autrefois !
 
Combien de familles ? - ou plus précisément de "feux", c'est-à-dire de "foyers" (personnes regroupées sous un même toit) ?
Il y en avait 16, d'inégale importance.

Deux "feux" importants ressortent, avec chacun huit habitants :
Le presbytère, où vivent :
 
La ferme Le Roux, dirigée par l'unique "cultivateur" (propriétaire) du bourg, Corentin Le Roux, 35 ans, marié en secondes noces à Marie-Catherine Le Guyader, 38 ans, qui a emmené une fille (15 ans) et un garçon (6 ans) de son premier mariage. Il y a 4 domestiques : une femme de 23 ans et 3 garçons de 26, 24 et 16 ans.
 
On observe ensuite qu'il y a deux "métayers" :
A ces trois fermes s'ajoutent :
Enfin des maisons de journaliers et de veuves :
On voudrait pouvoir en dire plus sur la localisation des maisons des uns et des autres. Celle des deux plus importants "feux" s'impose : le presbytère et la ferme Le Roux. Mais il est encore facile d'imaginer que les artisans sont en "haut" du bourg, tandis que les journaliers et les veuves sont " Traon ar vorc'h ", où se remarque encore ce qu'il reste de leurs petites maisons aux abords du lavoir.
Le recensement fait encore état de 7 "actifs" dans le bourg. Sont ainsi désignés les gens qui ont un revenu suffisant pour devoir verser des contributions fiscales : le recteur et trois autres prêtres, le "cultivateur", un "métayer", un "hobergiste". Je vous invite à monter à " Menez ar vorc'h " pour voir s'animer ce " petit monde ".
François Ac'h - 2005
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