Restauration du retable de Kerdévot : la revue de presse

 
Ouest-France - jeudi 10 novembre 2011

Étude et protection du retable, trésor de la chapelle de Kerdévot - Ergué-Gabéric

En novembre 2010, le retable anversois, véritable trésor de la chapelle de Kerdévot, a été démonté par des spécialistes pour prendre la direction de l'atelier régional de restauration du patrimoine, à Kerguehennec dans le Morbihan. Il devrait retrouver sa chapelle à l'été 2012.

Déjà en partie restauré, il va faire l'objet d'une étude historique et artistique (5 600 €), d'un complément de conservation restauration (6 000 €), et d'une nouvelle présentation sécurisée dans la chapelle (24 000 €). Lundi soir, l'ensemble des conseillers a approuvé le lancement de ces travaux subventionnés à un minimum de 75 %. Il restera à la charge de la commune un maximum de 9 300 €.

Vitre protectrice coulissante

Seule l'étude historique et artistique chiffonne René Querrec d'Ensemble à gauche : « En période de crise, ces études, qui coûtent chères, pourraient être reportées. » Ce n'est pas l'avis de Jean-Paul Le Pohon qui estime que cette étude présente « beaucoup d'intérêt ». Elle permettra aux chercheurs de mieux documenter l'histoire de l'oeuvre et d'approfondir la culture artistique flamande de l'époque (1 500). Pour lui, les 9 300 € restants à la charge de la commune « peuvent se concevoir ».

Le maire n'a rien à ajouter, sauf à l'élu des Verts : « Nous t'avons écouté religieusement. »

L'étude historique et artistique portera sur l'analyse des décors du retable, la datation exacte de l'oeuvre, l'histoire des retables. Le complément du travail de restauration, déjà réalisé, concernera des traitements, la consolidation et la désinfection préventive du bois.

Le nouveau système de présentation du retable dans la chapelle de Kerdévot comprendra une base adaptée aux dimensions de l'autel en pierre, une caisse qui garantira une bonne ventilation et interdira l'accès aux rongeurs, une façade vitrée montée sur rails coulissants et ouvrant en trois parties verticales, des serrures. La disposition des vitres permettra une bonne lecture des statuettes de façade.

Le retable flamand, en chêne polychrome et doré, raconte la vie de la Vierge : nativité, dormition, funérailles, couronnement de la Vierge. Au XVII e siècle, ont été rajoutées les scènes de l'adoration des mages et de la présentation au temple.

À l'époque, l'importance des échanges commerciaux, par voie maritime, entre la Bretagne et les Flandres peut expliquer la présence de ce retable à Kerdévot.

 

Ouest-France - mardi 20 décembre 2011

Le retable de Kerdévot sera de retour l'an prochain - Ergué-Gabéric

Retable flamand de Kerdévot Article Ouest France 20 dec 2011Jean-René Blaise, adjoint chargé de l'environnement, du patrimoine et de la culture, prévoit que le retable de Kerdévot sera de retour en 2012 « sans doute avant le pardon de septembre. »

En novembre 2010, le retable anversois, trésor de la chapelle de Kerdévot, avait pris la direction de l'atelier régional de restauration du patrimoine, à Kerguehennec dans le Morbihan, pour des travaux de restauration et de conservation.

Le retable va faire l'objet d'une étude artistique et historique qui permettra aux chercheurs de mieux documenter l'histoire de l'oeuvre et d'approfondir l'histoire flamande de l'époque (1 500). Cette étude, d'une valeur de 5 600 €, sera menée durant les mois de janvier et de février.

D'autre part, un maître d'oeuvre va être désigné, fin janvier, pour coordonner différentes opérations : fourniture d'un caisson de transport, 2 600 € ; fabrication d'une base adaptée au retable, 4 000 € ; fourniture et pose d'une vitrine devant le retable, 12 550 € ; installation d'un système d'alarme détecteur de mouvements, sirène intérieure et extérieure, avec report d'alarme sur astreinte, 5 000 € ; transport et installation, 3 800 € ; transformation de l'autel néogothique, 700 €.

Le conseil municipal a validé, par anticipation au budget 2012, un crédit de 45 000 € pour l'ensemble des travaux. Des travaux qui devraient être subventionnés à hauteur de 75 % minimum.

 

Ouest-France - 28-29 janvier 2011

Une pétition contre la fermeture de l’Atelier de restauration

Les personnels de l’Atelier restaurent des pièces de l’art religieux. Comme ici le retable anversois, trésor de la chapelle de Kerdévot à Ergué-Gabéric, une pièce maîtresse restaurée ici.« L’Atelier Régional de Restauration en danger ». Une pétition circule actuellement sur internet en direction du conseil général du Morbihan et du conseil régional de Bretagne sur le risque de fermeture de l’atelier régional de Bretagne, installé dans des locaux du domaine de Kerguéhennec. Cette fermeture, que les personnels craignent pour l’été 2012, entraînerait la perte des sept emplois.
Pour ces personnels cette fermeture est liée « à une baisse drastique des subventions. Celles attribuées jusqu’à présent à l’Atelier risquent d’être considérablement réduites. Sans ces subventions l’Atelier ne pourra plus fonctionner, ni assurer sa mission de service public. »
Le conseil général du Morbihan, propriétaire des lieux, prévoit une nouvelle affectation des locaux dès 2013 pour l’ouverture d’un centre dédié au peintre Pierre Tal-Coat. « Ces locaux ont pourtant été aménagés tout spécialement pour la mission de l’Atelier, dans l’aile ouest du château de Kerguéhennec, grâce à d’importants financements publics émanant de la région, de l’État et de l’Europe. »
Ces aménagements concernent le système de conditionnement climatique, l’installation d’une salle de radiographie, des salles équipées de systèmes de surventilation. « Cette situation met en péril l’existence même de la structure qui, depuis 1984, oeuvre pour la sauvegarde du patrimoine breton », dénoncent encore les personnels. Ils tiennent à sensibiliser les pouvoirs publics sur l’intérêt que le public porte à l’Atelier régional de restauration créé à l’initiative de l’association des conservateurs de Bretagne, par la région Bretagne et le département du Morbihan.
 
Un dossier suivi
Conseiller général du canton de Saint-Jean-Brévelay, Guénaël Robin suit de très près ce dossier. L’Atelier de restauration de Kerguéhennec est installé dans des locaux appartenant au conseil général. « Comme les élus de Bignan, j’apporte mon soutien au travail remarquable de cet atelier qui dispose d’outils performants pour mener à bien sa tâche. Je souhaite qu’il demeure à Bignan. » Le conseiller général explique que, toutefois, deux domaines sont à prendre en considération : les statuts de l’atelier qui fonctionne actuellement sous forme associative et qui est subventionné par le conseil général et le conseil régional. Ces statuts font actuellement l’objet d’une étude d’un cabinet spécialisé. Le cadre juridique doit être en concordance avec le dispositif imposé par l’Union européenne.
La seconde question est la reprise de ces locaux par le centre d’art contemporain pour y créer le centre Tal-Coat ? Sur ce point Guénaël Robin précise qu’il est intervenu personnellement auprès de François Goulard, président du conseil général. « Je ne ferai rien qui puisse porter atteinte à l’atelier de restauration. » Pour Guénaël Robin, aucune décision ne sera prise avant les conclusions de l’audit qui pourrait ouvrir une porte vers une autre formule de fonctionnement.

Photo : Les personnels de l’Atelier restaurent des pièces de l’art religieux. Comme ici le retable anversois, trésor de la chapelle de Kerdévot à Ergué-Gabéric, une pièce maîtresse restaurée ici.

 
 
 
Ouest-France - jeudi 7 août 2013

Le retable de Kerdévot a rajeuni grâce à Marie-Cécile Cusson

Restauration retable de Kerdevot« Toute petite, je bricolais avec mon père. J'ai toujours aimé toucher et sentir les matériaux », raconte Marie- Cécile Cusson. Elle fait un peu partie de l'histoire de Kerdevot. Car c'est la restauratrice qui a mené, avec son équipe, la renaissance du retable flamand de la chapelle. Originaire de Charente-Maritime, Marie-Cécile a obtenu son diplôme en 1992, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle entre, en 1993, à l'atelier régional de restauration de Kerguéhennec. En 2010, le retable fait son entrée à J'atelier. " Pour commencer le traitement, nous l'avons conditionné dans une poche spéciale hermétique pour capter l'oxygène et détruire les insectes et microorganismes présents. Cette opération prend quatre mois ", explique Marie-Cécile Cusson.

Un retable de 524 ans

« Ensuite, commence le traitement avec l'injection et le badigeonnage des zones boisées, le refixage des écailles, le dépoussiérage de l'œuvre, la consolidation du bois. » Le caisson de l'époque était victime du développement de micro-organismes. « À l'atelier, les études ont pu être réalisées sous contrôle hygrométrique constant, dans des conditions de confort optimal. » Depuis avril dernier, le retable a retrouvé une nouvelle jeunesse malgré ses 524 ans, et sa place dans la chapelle de Kerdevot. « Il faut maintenant penser à un suivi annuel pour constater l'évolution des conditions de conservation de l'œuvre », précise la restauratrice. Le retable, protégé des agressions par une vitrine spécialement conçue, est donc prêt à recevoir les visiteurs.

Jusqu'au 30 août, le retable de Kerdevot est visible à la chapelle, du mardi au dimanche, de 14 h 30 à 18 h 30 et le mercredi, de 14 h 30 à 20 h. Fermé le lundi.

Photo : Marie-Cécile Cusson, restauratrice du retable de Kerdevot.