Cleuyou (Kleuioù)

 

1. Signification
 
Le nom de lieux "Kleuzioù" apparaît 16 fois dans la toponymie de Bretagne. Kleuz et son pluriel Kleuzioù, vient du vieux breton clut qui signifiait retranchement. On peut donc supposer que l’histoire du Kleuzioù d’Ergué-Gabéric se rattache à l’importance stratégique du lieux au carrefour des voies antiques de Quimper vers Carhaix et de Châteaulin vers Concarneau. Francis Gourvil a avancé l’hypothèse que les migrants bretons du Haut moyen-âge avaient trouvé refuge dans les ruines de fortifications datant de l’époque gallo-romaine et les auraient baptisés Clut , mot qu’on retrouve en gallois Clawdd et en cornique Cleth.
Léon Fleuriot avance lui que les noms en Clut marquaient des limites territoriales.
Le nom écrit "cleuziou" est la forme ancienne du moyen breton. En Cornouaille le /z/ intervocalique est tombé ce qui nous donne une prononciation /cleuioù/ telle que notée en 1639. Les copistes ont privilégié une forme écrite "cleuyou" depuis avec quelques variantes. L'office de la langue bretonne a normalisé le nom en "Kleuioù", tenant compte ainsi de la prononciation locale et de l'orthographe contemporaine du breton.
 
 
2. Formes anciennes
 
Cleuziou 1540 Archives du Finistère A. 38
Cleuziou    1636 Itinéraire de Dubuisson-D'Aubenay P. 353
Cleuioù 1639 Archives communales de Quimper Registres B.M.S. Ergué-Armel
Cluyou 1653 Archives communales de Quimper Registres B.M.S. Ergué-Armel
Cleuyou 1834-1962    Archives communales d'Ergué-Gabéric    cadastre

3. Recensement de 1790

Néant

 

4. Cadastre de 1834

5. Pré-inventaire de 1972 (© Inventaire du Patrimoine Culturel de Bretagne)

Néant

 

6. Jalons historiques

Epoque moderne
 
Les premiers châtelain attestés du Cleuziou sont attestés en 1562 :
Louis Rubiern rend aveu à l’évêque de Cornouaille, seigneur temporel de la paroisse de Lanniron dont fait partie le manoir du Cleuziou.
En 1644 Pierre de Kermorial possédait le domaine de part sa femme héritière des Rubiern.
Au début du XVIIIème siècle la famille Tinténiac acquiert la terre jusqu’à la Révolution.
 
 
Révolution
 
Vincent de Tinténiac, célèbre chef chouan, bras droit de Cadoudal, voit ses terres saisies et vendues à des marchandes de Quimper en 1795 et 1796.
 
 
Epoque contemporaine
 
Le manoir est possédé en 1834 par la famille Le Guay jusqu’en 1959.
Il est acheté par un garagiste Jacques Damian.
En 2002 le manoir change de main pour être racheté en 2008 par un couple d’allemands Ursula et Werner Preissing qui vont entièrement le rénover et éditer un livre en allemand et en français sur l’historique du manoir et sa rénovation.