Anne Ferronière, 1ere conseillère municipale d’Ergué-Gabéric (1941-1945)


signature FerronièreLe 13 décembre 1940, le gouvernement de Vichy promulgue une loi de réorganisation municipale. Si les élections sont maintenues dans les communes de moins de 2 000 habitants, il n’en est pas de même pour les communes plus importantes. Ergué-Gabéric, forte de ses 2 600 habitants, est dans la catégorie des communes de 2 000 à 10 000 habitants. Le maire et le conseil municipal sont nommés par le préfet. 
 
Ainsi, le 29 mars 1941, Pierre Tanguy, agriculteur de Kerellou, maire sortant, est maintenu dans ses fonctions. Il présente au préfet une liste de candidats, double des sièges à pourvoir. Le premier critère est d’avoir 25 ans. Les hommes et les femmes peuvent être nommés. La loi oblige le préfet à nommer un père de famille nombreuse, un représentant des groupements professionnels des travailleurs, une femme qualifiée pour s’occuper des œuvres privées d’assistance et de bienfaisance.
Le 9 avril 1941, le corps municipal est nommé. A Ergué, c’est le service minimum pour les femmes, mais comme le prévoit la loi, Madame Ferronière, née Grignon du Moulin, présidente de l’ « Ouvroir de l’Odet », c’est-à-dire du bureau des œuvres sociales des papeteries Bolloré, est nommée conseillère municipale.
Anne, née le 23 février 1905 à Nantes, épouse le 26 avril 1926 Frédéric Ferronière, né le 2 mars 1902. Le mariage entre deux grandes familles bourgeoises nantaises fait grand bruit à l’époque. Ingénieur chimiste après des études à Strasbourg, Frédéric Ferronière et sa femme s’installent dès leur mariage à Quimper, puis à Ergué. Ils auront deux filles : Anne, née à Quimper en 1927, et Jacqueline, née à Quimper en 1930. Les deux filles se marient à Ergué-Gabéric,  respectivement en  1949 et en 1954.  Frédéric Ferronière devient directeur du site d’Odet après la guerre. Anne Ferronnière participe aux fêtes de la bonne société quimpéroise. La presse relate sa présence en 1939 au gala de la Légion d’honneur, où elle joue une scénette de théâtre avec sa fille aînée. 
Dans les registres des délibérations du corps municipal pendant la guerre, Mme Ferronière apparaît comme très présente. Elle n’est absente que six fois entre avril 1941 et le 15 mars 1945, dernière séance où elle assure le secrétariat. A plusieurs reprises Mme Ferronière sera élue secrétaire de séance. Elle fait partie de la commission du cimetière et, sans surprise, de la commission du bureau de bienfaisance. Le 1er mars 1942, elle représente la municipalité au conseil d’administration de la Caisse des écoles privées mais aussi à la Caisse des écoles publiques. Ces caisses étaient chargées de récompenser les élèves assidus et de secourir les indigents.
Frédéric Ferronière devient directeur de l’usine à son redémarrage en 1945. Le couple et ses deux enfant vivent dans une maison à Stang Venn, en face de la nouvelle usine d’Odet. M. Ferronière reste à la tête de l’usine jusqu’à la fin des années 60. On le retrouve comme visiteur au Scientific Control Laboratories de Liverpool, un laboratoire du British American Tobacco, qui teste les tabacs, mais aussi les papiers à cigarette du monde entier. Il terminera sa carrière au siège du groupe, à Paris, avant de se retirer au Cabellou à Concarneau.
Frédéric Ferronière décède le 13 novembre 1986 à Concarneau où il repose avec sa femme, décédée deux ans après.
 
Voir aussi : Politique > Les femmes en politique à Ergué
 

Dossier réalisé par Bernez Rouz - Keleier 84 - octobre 2014

 

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