Témoignage sur la mine d'antimoine de Kerdévot
Ce texte est extrait de la revue bilingue Evid ar Brezhoneg. Il fut publié en 1975.
Il contient une brève introduction sur l’histoire de la découverte de l’antimoine à Kerdévot.
Il se poursuit par l’interview d’un ancien mineur Jean-René Even qui habitait Kerroué-Kerfeunteun mais qui était originaire d’Ergué-Gabéric.
C’est en 1911 que l’on découvrit, par hasard, ce corps appelé antimoine à Kerzevod, en Ergué Gabéric, près de Quimper. Un jour que les gens du village extrayaient des pierres dans les champs, on en trouva une plus lourde que les autres sans que personne ne sût pourquoi. Cette pierre fut utilisée pendant un certain temps afin de savoir qui aurait la force de la soulever. Mais un jour, elle fut brisée ; les morceaux en étaient bleus et brillants. Le propriétaire des terres interrogea l’un de ses amis, expert en pétrologie, sur ce qu’il enétait. Il s’agissait d’antimoine. Les piques et les pelles se mirent donc à extraire de la terre et à creuser dans la carrière. Il vint trente ouvriers, puis plus de cinquante, travailler à la mine. Ils n’étaient pas tous du pays. Il y eut même des Espagnols, mais beaucoup venaient des environs de Quimper, tel Yann Even de Kerfeunteun. Une fois, les mineurs firent grève ; ils travaillaient pour une société parisienne, la “Société nouvelle des mines de la Lucette”. La grue qui remontait la terre cessa de travailler en 1916. Elle recommença en 1921, jusqu’en 1928. Depuis, on n’extrait plus rien de la mine de Kerzevod.
Interview d’un ancien mineur Jean-René Even

Accident à la mine de Kerdevot. Trois ouvriers ensevelis.
(article paru dans l’hebdomadaire Le Citoyen daté du 26 mai 1927).
Contrairement à ce que rapporte Jean René Even, qui y travaillait avant guerre, il y a eu à la mine de Kerdevot au moins un accident important, à l’occasion d’un éboulement. Mais c’était en 1927, ce qui peut expliquer qu’il n’en a pas gardé de souvenir personnel.
Un accident qui aurait pu avoir d’irréparables conséquences s’est produit samedi soir près de la Chapelle de Kerdévot, où l’on entreprend actuellement l’exploitation d’un gisement d’antimoine.
Trois ouvriers ont été pris sous un éboulement, dans un puits de 10 mètres de profondeur. Ils ont pu être retirés rapidement, grâce à l’activité du personnel qui se trouvait à la surface.
L’un d’eux, Hervé Moisan, 48 ans, habitant à Landudal, a été grièvement blessé. Les deux autres, Michel Heuven, 23 ans, d’Ergué-Gabéric, et Pierre Merrien, 42 ans, d’Elliant, n’ont été que légèrement atteints.
Ils ont été transportés tous les trois à l’Hôpital de Quimper.
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