Cahier 2 · Résistant déporté · réédition 2022

« Cela semble être du roman, et moi aussi je me demande parfois si je n’ai pas rêvé cet épisode. » Au début des années 1990, après 40 ans de silence, Jean Le Corre sent la nécessité de raconter cette tranche de vie, invraisemblable, incompréhensible, qui commence par un « coup » de la résistance en 1944, se poursuit dans l’enfer des camps et se termine par un retour inespéré à Ergué-Gabéric.

Il a 19 ans lorsque la France entre en guerre. En janvier 1944, il participe au cambriolage du Service du travail obligatoire à Quimper, l’une des grandes actions de la Résistance en Finistère. Trois jours plus tard, il est arrêté par la Gestapo, puis déporté dans les camps de concentration. Suit une lutte pour la survie : la faim quotidienne, le travail forcé, les coups, la maladie, la dégradation. Le 11 avril 1945, il est libéré. À son retour, il n’est plus que l’ombre de lui-même.

En 2004, Jean Le Corre a publié un premier texte. Il raconte jusqu’où peut aller un homme dans le rôle du bourreau et dans celui de victime. À sa parution, le livre rencontre un succès qui tient non seulement au tragique des faits rapportés, mais aussi à la justesse du ton. Presque deux décennies plus tard, avec l’aide des proches de Jean Le Corre, d’institutions publiques et privées, nous avons tenté d’établir une édition définitive de ce récit. Lettres, photos, documents et notes inscrivent cette histoire dans la mémoire collective, parmi les grandes tragédies humaines.