Directeurs et hommes influents des papeteries Bolloré

Si le fondateur des papeteries, Nicolas Le Marié, et les Bolloré, qui se sont succédé à la tête de l’usine depuis sa mort, ont le rôle principal dans l’orientation et le fonctionnement de l’entreprise, d’autres personnes ont influencé la vie de l’usine à différents moments de son histoire.

 

De 1822 à 1935

Ce sont les directeurs qui assurent l’organisation du travail et veillent à ce que chaque ouvrier ou employé réalise les tâches prévues. Leur responsabilité est importante. Nous savons par les témoignages qu’ils réunissaient chaque matin les chefs de service et les informaient. Ces derniers, à leur tour, rassemblent les chefs d’équipe, à qui il revient de faire respecter les ordres. Aussi René Bolloré I (1881-1905) recevait-il tous les jours un rapport sur la marche de l’usine rédigé par le directeur.

 

À partir de 1935

Après le décès de René Bolloré II, le pouvoir des directeurs semble s’accroître. Il faut dire que le groupe s’est déjà étendu, les frères Bolloré gèrent d’autres activités et ne peuvent suivre la papeterie d’aussi près que leurs prédécesseurs. Lorsque la responsabilité des usines Bolloré échoit à Gaston Thubé, les directeurs sont donc appelés à jouer un plus grand rôle et à prendre davantage d’autonomie. Il en est ainsi de la direction de Louis Garin père, directeur de 1935 à 1940, de Frédéric Ferronière (de 1945 à la fin des années 1960), de M. Callec, de Louis Garin fils et Henri Bernet. Ce dernier cèdera le contrôle de la SAFIDIEP à Shell en 1979. Ils dirigeront les usines d’Odet et de Casacadec, logeront dans une belle demeure gabéricoise, entourée d’un parc, à l’entrée de Stang-Ven, à l’écart de l’usine, mais aussi de la propriété familiale des Bolloré. Notons qu’en 1970, Louis Garin fils jouera un rôle déterminant dans l’histoire de l’entreprise, en choisissant le site d’implantation de l’usine de films propylènes à Ty Coat. Cette usine devient la SAFIDIEP, puis le siège social du groupe Bolloré.

 

Les dirigeants des papeteries Bolloré Revue Réalités sept 1959

Photographie des dirigeants des papeteries Bolloré dans la revue Réalités, parue en septembre 1959. 
Les personnes sont identifiées en légende, à l'intérieur de l'image. 

 

Quelques figures notables

D’autres hommes ont eu une place particulière dans la vie et le fonctionnement de la papeterie. Elle fut même parfois prépondérante. À l’exemple de :
- Jean-Marie Le Pontois, frère de Marie Le Pontois, épouse de Nicolas Le Marié. Il fait partie de la direction. Recensé en 1836 à Odet, aux côtés des Le Marié, il est surnommé « Jean du Moulin ».
- Léon Bolloré, le frère de René I. Il a joué un rôle essentiel dans la production d’un papier mince tout particulier, celui à cigarette, qui participera à la renommée de l’entreprise. Ce nouveau produit fut si difficile à mettre au point que l’usine ne fabriqua pas de papiers minces pendant deux ans.
- Jean-Pierre Rolland (1855-1914), « vieux loup de papeterie », contremaître qui mit en route l’usine de Cascadec après avoir été surveillant de fabrication à Odet. René Bolloré II lui rendra hommage lors du centenaire des papeteries (1922).
- Jean-René Rannou, né en 1866 à Keranguéo, en Ergué-Gabéric. Il faut contremaître de fabrication à Odet.
- Yves Charuel du Guérand, ingénieur des Arts et manufactures, marié à la sœur de René Bolloré II, Marie Madeleine Léonie, née en 1878. Il travaille comme ingénnieur à la papeterie d’Odet et sera conseiller municipal d’Ergué-Gabéric de 1906 à 1925. De son mariage est issue France du Guérand, qui a écrit un livre de souvenirs intitulé Il était une fois, édité en 1980 (en consultation au local d’Arkae).

 

Directeurs papeterie 1911

Hommes et femme influents des papeteries en 1911. Photo prise lors du mariage de René Bolloré II.
Tout à fait à droite, debout : Mme Liliac, secrétaire. Au premier rang, de gauche à droite : René Rannou, contremaître de fabrication à Cascadec, Yves Charuel du Guérand, chef de laboratoire, René Émile Bolloré, Jean-Pierre Rolland, contremaître de fabrication à Odet, Louis Garin, directeur à Odet, Yves Le Galles, chef de la chiffonnerie. Au second rang, de gauche à droite : Laurent Le Gall, comptable, Abel Briand, chef électricien, Hervé Quitin, directeur à Cascadec, Yves Provost, comptable.

 

Enfin, Gaston Thubé lui-même : voir sa biographie ici.


Dans les années 1960-1970, des hommes influents comme Jean Espern, homme de confiance des directeurs, et Jean Lassal, directeur de la Safidiep et « homme des films polypropylènes », auront aussi une place déterminante.

 

Synthèse effectuée par Pierre Faucher.