Les statues de Saint Guénolé
Dimanche 15 septembre 2013, à l'occasion des Journées du patrimoine, le public a pu découvrir sous un nouveau jour les statues de la chapelle Saint-Guénolé qui venaient d'être restaurées.
Ces six statues datent du XV° jusqu'au XIX° siècle.
Le travail de restauration a été confié à deux ateliers spécialisés Arthéma Restauration de Abbatez et l'atelier régional de restauration de Bignan.
Le coût total de la restauration est de 12 870 euros, financé grâce au don du comité de Saint-Guénolé, représenté par Gérard Jézéquel et aujourd'hui dissous, et aux subventions de la Drac, du conseil général et du conseil régional.
Historique de la restauration de la chapelle Saint-Guénolé.
Statue de saint Corentin, bois, H. : 1,40 m. XVIe siècle.
A gauche dans le choeur. Vêtu de la chape il tient en main un livre ouvert. Le traditionnel poisson n'étant intervenu dans l'iconographie du premier évêque de Cornouaille, qu'à une époque relativement récente, il n'est pas ici représenté. La crosse a été restaurée de façon rudimentaire. Le Musée départemental de Quimper possède une statue analogue à notre saint Corentin.
Statue de saint Guénolé, pierre calcaire, H. : 1,05 m. XVe siècle.
A droite dans le choeur. Le personnage, tonsure monacale et chasuble gothique, tient en main gauche le livre de la Règle. La hampe de la crosse garnie du linge est tenue en main droite. Le noeud à pans de cette crosse typiquement médiéval ne doit pas être pris pour une lanterne ou un reliquaire. On le comprendra si l'on pense qu'est perdu le crosseron en volute, dont demeure le trou pour l'assemblage. La statue, vu son matériau provient peut-être d'un atelier ligérien.
Statue de saint Maudet, bois polychrome, revers évidé, XVIIe siècle.
Troisième pilier nord nef. Vêtu de la tunique et de la chape, le saint esquisse le geste de la bénédiction.
Statue de saint Michel archange.
Troisième pilier sud nef. "Une mauvaise statue", selon Le Guennec, qui fonde son jugement sur la liberté que l'artiste a prise vis-à-vis des canons classiques de la statuaire*. Ce qualificatif de "mauvais", n'est pas de mise pour une oeuvre, fruste certes, mais qui entre dans la catégorie bien définie de l'art rudimentaire. Notre saint Michel a été esquissé par un homme de bonne volonté qui n'a pas eu le loisir d'assimiler les ressources d'un art dont la maîtrise ne peut faire l'économie du passage par un vrai atelier. Si elle témoigne d'un savoir-faire limité, ii faut saisir le charme populaire d'une production créée en marge des oeuvres parfaitement élaborées.
* Louis Le Guennec, op. cit. idem.
Statue de religieux cordelier, bois, revers plein, XIXe siècle.
Bas-côté nord. L'habit au petit camail, la cordelière ponctuée de noeuds dits de capucin, le livre tenu en main ne suffisent pas pour savoir à qui on a affaire. On ne voit guère comment le culte de saint Louis de Toulouse, de saint Fidèle de Sigmaringen ou de saint Joseph de Leonessa, des cordeliers, a pu être introduit ici. Mais le nom de saint Herbot, attribué par commodité, est certainement anachronique, car notre ermite breton n'a jamais été ainsi représenté , du moins dans les périodes de grande tradition. Comme on a de toute évidence affaire à une statue du XIXe siècle, il ne faut pas s'étonner de la distorsion entre la représentation et l'attribution.
Statue de saint non identifié. Bois, H. 1,20 m, revers creux, XVIe siècle.