Dictionnaire : Bolloré (René-Guillaume)

Bolloré (René-Guillaume) 1760 - 1826

 

Bolloré (René-Guillaume) : selon une plaque commémorative de 1930, il serait le cofondateur de la papeterie d'Odet avec Le Marié. René-Guillaume est le fils de René Bolloré (1760-1826), marin. Il est le le frère cadet de Jean Guillaume Claude Bolloré, fabricant de chapeaux à Locamaria, impliqué dans le développement de la papeterie dans les années 1850. Ce frère épousera en 1819 la sœur de Nicolas Le Marié, Marie-Perrine. Il est aussi le père d'Elisa Bolloré, qui se mariera avec Jean-René Bolloré, son cousin, chirurgien dans la Marine. C'est ce dernier reprendra la direction de la papeterie en 1861.

Source : d'après Pierre Faucher, La papeterie d'Odet, 2018, classeur disponible au local de l'association Arkae.

 

Plaque commémorative papeterie

Transcription d'une plaque commémorative, page 17 du Dicours des fêtes du centenaire des papeteries d'Odet, prononcé par l'abbé André-Fouët en 1922 et imprimé sur les presses de Chaix (Paris) la même année.

 

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Dictionnaire : Bolloré (Vincent)

Bolloré (Vincent) 1952 -

 

Vincent Bolloré est le cinquième fils de Michel Bolloré, qui dirigea l'entreprise familiale de 1946 à 1981. Il est né le 1er avril 1952. Après des études supérieures (DESS de droit des affaires), il se marie en 1977 à Sophie Fossorier, fille du directeur général de la SCAC, la Société commerciale d'affrètements et de combustibles. Avec elle, il aura quatre enfants, qui prennent part, eux aussi, à l'activité du groupe Bolloré. Il divorce en 2004, puis vit avec Anaïs Janneret. Il réside à la villa Montmorency dans le 16e arrondissement de Paris.
 
Il travaille d'abord dans de grands groupes financiers : à la banque de l'Union européenne industrielle et financière, et à la Compagnie financière Edmond de Rothschild. En 1981, l'entreprise familiale est aux abois. On lui confie alors la direction des Papeteries Bolloré. Pour éviter le dépôt de bilan, il décide de racheter, avec son frère Michel-Yves, les parts familiales de Shell dans Odet-Troyes-Cascadec et réoriente l'activité de l'usine vers la fabrication de sachets à thé, de papiers ultrafins et de films plastiques utilisés dans l'industrie des condensateurs. Le personnel d'Odet est en partie muté à Cascadec (Scaër). Vincent Bolloré négocie aussi un gel des salaires avec les syndicats et, fort d'une remontée spectaculaire du dollar dans les années 1980, il remet l'entreprise à flot dès 1983. Il l'introduit en bourse en 1985 sous le nom "Bolloré Technologies". Il cherchera, dès lors, à réduire les risques en diversifiant les secteurs d'activité et en privilégiant les niches technologiques trop petites pour les grands groupes et trop techniques pour les PME.
 
Dans les décennies suivantes, Vincent Bolloré poursuit une politique active d'acquisitions : transport, médias, industrie de l'électrique... Dans les années 2010, il inaugure une usine de batterie au lithium à Pencarn, en Ergué-Gabéric. En 2020, le groupe Bolloré compte 81 000 salariés et pèse 5,7 milliards d'euros. Vincent Bolloré figure à ce moment au 20e rang des fortunes françaises.
 
 
Usine de Pencarn

 

 

 

 

 

 

L'usine Bolloré au moment de sa construction à Pencarn, en Ergué-Gabéric.

 

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Dictionnaire : Né gosse de riche

Né gosse de riche, de Gwenn-Aël Bolloré

 

Né gosse de riche_couverture
 Titre d'un ouvrage autobiographique de Gwenn-Aël Bolloré, où il raconte son enfance au manoir familial d'Odet. Le livre a été édité à Rennes en 2000 par Édilarge (groupe Ouest-France) dans la collection Latitude ouest, dirigée par Hervé Jaouen.
 
Extrait de la 4e de couverture
Héritier des "rois du papier à cigarette", Gwenn-Aël Bolloré ouvre ici le coffre-fort de sa mémoire. À l'intérieur, un album de famille et  des richesses qui ne sont pas seulement matérielles. Ses croquis évoquent délicieusement les vignettes d'antan, dessinées à la plume et rehaussées au crayon de couleur. Ironique et tendre, drôle et grave quand il le faut, il ne se contente pas de jouer les "pim-pam-poum" aux dépens de ses précepteurs, mais dit aussi, avec lucidité et en toute simplicité, le privilège de n'avoir manqué de rien, privilège que le jeune garçon a accepté (quel enfant l'aurait refusé ?), mais dont l'adulte n'a jamais abusé.
Gwenn-Aël Bolloré aurait pu rester les deux pieds dans le même sabot doré. Ce n'est pas son genre. En fréquentant les humbles comme les puissants, il est devenu ce qu'il était en naissant à Ergué-Gabéric en 1925 : un honnête homme, combattant de la France libre à 17 ans, industriel (vice-président des Papeteries Bolloré), éditeur (pendant quatre décennies président de La Table ronde), navigateur, océanographe, écrivain et poète, auteur d'une vingtaine d'ouvrages en grande partie inspirés par le monde maritime.
 
Extrait du livre 
"Une autre année, j'avais oublié à Paris mon chien en peluche, Médor. Comme j'avais du chagrin, mes parents ont envoyé la femme de chambre le chercher. Un aller-retour Montreux-Paris-Montreux ! C'étaient de très bons parents, mais j'ai été vraiment très mal élevé."
"Odet, à la fois mon cœur et mes viscères, occupe une place immense dans ma vie [...] Odet, c'est longtemps après l'enfance que j'ai appris à l'aimer."

 

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Dictionnaire : Bolloré (Gwenn-Aël)

Bolloré (Gwenn-Aël) 1925 - 2001

Gwenn-Aël est le plus jeune des quatre enfants de René Bolloré II. Il fut très présent à Odet et y décéda.

 

Jeunesse

Ses jeunes années se déroulent à Odet, mais également à Nantes, dans sa famille maternelle. Après le décès de son père, en 1935, la famille se replie à Paris, puis revient, pendant la Seconde Guerre mondiale, à Odet.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale

À 17 ans, en mars 1943, Gwenn-Aël Bolloré embarque avec neuf compagnons pour rejoindre les Forces françaises libres pour la Grande-Bretagne. Il entre dans les commandos de marine, seule unité qui accepte des hommes de moins de 18 ans. Il débarque à Ouistreham, en Normandie, le 6 juin 1944, avec le célèbre commando Kieffer et les « bérets verts ». Il racontera plus tard son aventure de marin-infirmier dans le livre Nous étions 177. Il recevra également la Croix de guerre et la médaille de la Résistance pour son engagement militaire. 

 

Producteur, éditeur et écrivain

Après la guerre, il fréquente les milieux artistiques parisiens, côtoie Boris Vian, Jean Cocteau, Roger Nimier et les caves de Saint-Germain-des-Prés. Cinéaste, il produit des courts-métrages et un long : Les naufrageurs, dont il signe le scénario. Ce film est tourné par Charles Brabant en 1959 en pays bigouden avec les acteurs Henri Vidal (Yann Le Cœur) et René Cosima (Moïra la Sorcière). Gwenn-Aël Bolloré reste également proche des milieux littéraires. Il dirige ainsi la maison d'édition La Table ronde à Paris, de 1953 à 1988. Écrivain, il signe une bonne vingtaine d'ouvrages, tantôt scientifiques, tantôt romanesques, tantôt biographiques, comme Né gosse de riche, qui retrace sa jeunesse. Il accueillera souvent des écrivains à Odet et présidera des salons littéraires, tels que celui du livre maritime à Concarneau.

 

Océanographe

Gwenn-Aël Bolloré est un passionné de mer et de sciences. Parallèlement à ses activités professionnelles et artistiques, il parcourt les océans à la découverte de poissons que l’on croyait disparus. Ainsi du cœlacanthe et de crabes jusqu’alors inconnus. Après la guerre, il reprendra des études scientifiques et obtiendra un doctorat à 50 ans. Il construira aussi un musée océanographique à Odet, réunissant des collections de minéraux, de poissons et crustacés. L’entrée de cette étonnante bâtisse fut longtemps bordée d’os de baleine et surmontée d’une dent de narval.

 

Codirigeant des papeteries

Avec ses deux frères, René III et Michel, Gwenn-Aël a codirigé les papeteries Bolloré, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1981. Les premières années, il est formé par les papetiers de l’usine de Cascadec, puis par les ingénieurs de l’usine Ecusta, aux États-Unis. À son retour d’Amérique, il est nommé directeur technique des papeteries, puis, en 1952, vice-président du groupe. Il dirige l’usine aux côtés d’une équipe d’ingénieurs et voyage souvent pour étudier l’évolution de la fabrication du papier à cigarettes : « c’est quelque chose de vivant, le papier, ce n’est pas de la mécanique pure : il faut savoir le pourquoi et le comment, il faut sentir la chose ; si on ne sent pas la chose on est un mauvais papetier » (source : voir le lien en bas de page). Avant son départ en retraite, il fait entrer aux papeteries une première machine de papier polypropylène.

 

Ce qu’il laisse

Gwenn-Aël Bolloré a vécu pleinement son siècle. Il a laissé trace de son passage à Odet à travers des livres et des passions maritimes. Après son décès, en 2002, sa fabuleuse bibliothèque fut vendue aux enchères après avoir été exposée à la bibliothèque de Quimper. On se rappelle en particulier du manuscrit de « Nord », le célèbre livre de Céline. De manière plus générale, Gwenn-Aël Bolloré a laissé le souvenir d’un homme chaleureux et accueillant.

 

Pour aller plus loin

Voir l'interview réalisée par Bernez Rouz et Gaëlle Martin en 2000 : http://www.arkae.fr/index.php/component/content/article/23-tresors-darchives-fr/403-arkae-g-tresors-darchives-g-personnages-g-gwenn-ael-bollore

D'après une synthèse de Pierre Faucher.

 

Dictionnaire : Blanchard (Marie-Véronique)

Blanchard (Marie-Véronique) 1896 - 1976

 

Née Marie-Véronique Berthomé en 1896, en Belgique d’un père originaire des Deux-Sèvres, elle fit la connaissance de son futur mari, Yves-Marie Blanchard, un Quimpérois, alors que celui-ci, blessé à la guerre de 1914-1918, était soigné à l’hôpital de Charleroi où elle était infirmière. Monsieur Blanchard travaillant à l’usine Bolloré à Odet, Monsieur René Bolloré proposa à Madame Blanchard de s’installer comme sage-femme au service des ouvrières de l’usine et plus largement des femmes d’Ergué. Le couple et ses trois enfants ont habité la cité de Ker-Anna. Elle est ainsi connue comme celle qui a assisté à la naissance de plusieurs générations de Gabéricois, jusque 1956. Elle est décédée vers l’âge de 80 ans à Saint-Brieuc, où elle s’était retirée. En 2007, dans Mémoires de Lestonan, Marie-Annick Lemoine a recomposé sa vie et son parcours professionnel à partir de témoignages.

 

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