Le retable de Kerdévot > Revue de presse

Restauration du retable de Kerdévot : la revue de presse

 
Ouest-France - jeudi 10 novembre 2011

Étude et protection du retable, trésor de la chapelle de Kerdévot - Ergué-Gabéric

En novembre 2010, le retable anversois, véritable trésor de la chapelle de Kerdévot, a été démonté par des spécialistes pour prendre la direction de l'atelier régional de restauration du patrimoine, à Kerguehennec dans le Morbihan. Il devrait retrouver sa chapelle à l'été 2012.

Déjà en partie restauré, il va faire l'objet d'une étude historique et artistique (5 600 €), d'un complément de conservation restauration (6 000 €), et d'une nouvelle présentation sécurisée dans la chapelle (24 000 €). Lundi soir, l'ensemble des conseillers a approuvé le lancement de ces travaux subventionnés à un minimum de 75 %. Il restera à la charge de la commune un maximum de 9 300 €.

Vitre protectrice coulissante

Seule l'étude historique et artistique chiffonne René Querrec d'Ensemble à gauche : « En période de crise, ces études, qui coûtent chères, pourraient être reportées. » Ce n'est pas l'avis de Jean-Paul Le Pohon qui estime que cette étude présente « beaucoup d'intérêt ». Elle permettra aux chercheurs de mieux documenter l'histoire de l'oeuvre et d'approfondir la culture artistique flamande de l'époque (1 500). Pour lui, les 9 300 € restants à la charge de la commune « peuvent se concevoir ».

Le maire n'a rien à ajouter, sauf à l'élu des Verts : « Nous t'avons écouté religieusement. »

L'étude historique et artistique portera sur l'analyse des décors du retable, la datation exacte de l'oeuvre, l'histoire des retables. Le complément du travail de restauration, déjà réalisé, concernera des traitements, la consolidation et la désinfection préventive du bois.

Le nouveau système de présentation du retable dans la chapelle de Kerdévot comprendra une base adaptée aux dimensions de l'autel en pierre, une caisse qui garantira une bonne ventilation et interdira l'accès aux rongeurs, une façade vitrée montée sur rails coulissants et ouvrant en trois parties verticales, des serrures. La disposition des vitres permettra une bonne lecture des statuettes de façade.

Le retable flamand, en chêne polychrome et doré, raconte la vie de la Vierge : nativité, dormition, funérailles, couronnement de la Vierge. Au XVII e siècle, ont été rajoutées les scènes de l'adoration des mages et de la présentation au temple.

À l'époque, l'importance des échanges commerciaux, par voie maritime, entre la Bretagne et les Flandres peut expliquer la présence de ce retable à Kerdévot.

 

Ouest-France - mardi 20 décembre 2011

Le retable de Kerdévot sera de retour l'an prochain - Ergué-Gabéric

Retable flamand de Kerdévot Article Ouest France 20 dec 2011Jean-René Blaise, adjoint chargé de l'environnement, du patrimoine et de la culture, prévoit que le retable de Kerdévot sera de retour en 2012 « sans doute avant le pardon de septembre. »

En novembre 2010, le retable anversois, trésor de la chapelle de Kerdévot, avait pris la direction de l'atelier régional de restauration du patrimoine, à Kerguehennec dans le Morbihan, pour des travaux de restauration et de conservation.

Le retable va faire l'objet d'une étude artistique et historique qui permettra aux chercheurs de mieux documenter l'histoire de l'oeuvre et d'approfondir l'histoire flamande de l'époque (1 500). Cette étude, d'une valeur de 5 600 €, sera menée durant les mois de janvier et de février.

D'autre part, un maître d'oeuvre va être désigné, fin janvier, pour coordonner différentes opérations : fourniture d'un caisson de transport, 2 600 € ; fabrication d'une base adaptée au retable, 4 000 € ; fourniture et pose d'une vitrine devant le retable, 12 550 € ; installation d'un système d'alarme détecteur de mouvements, sirène intérieure et extérieure, avec report d'alarme sur astreinte, 5 000 € ; transport et installation, 3 800 € ; transformation de l'autel néogothique, 700 €.

Le conseil municipal a validé, par anticipation au budget 2012, un crédit de 45 000 € pour l'ensemble des travaux. Des travaux qui devraient être subventionnés à hauteur de 75 % minimum.

 

Ouest-France - 28-29 janvier 2011

Une pétition contre la fermeture de l’Atelier de restauration

Les personnels de l’Atelier restaurent des pièces de l’art religieux. Comme ici le retable anversois, trésor de la chapelle de Kerdévot à Ergué-Gabéric, une pièce maîtresse restaurée ici.« L’Atelier Régional de Restauration en danger ». Une pétition circule actuellement sur internet en direction du conseil général du Morbihan et du conseil régional de Bretagne sur le risque de fermeture de l’atelier régional de Bretagne, installé dans des locaux du domaine de Kerguéhennec. Cette fermeture, que les personnels craignent pour l’été 2012, entraînerait la perte des sept emplois.
Pour ces personnels cette fermeture est liée « à une baisse drastique des subventions. Celles attribuées jusqu’à présent à l’Atelier risquent d’être considérablement réduites. Sans ces subventions l’Atelier ne pourra plus fonctionner, ni assurer sa mission de service public. »
Le conseil général du Morbihan, propriétaire des lieux, prévoit une nouvelle affectation des locaux dès 2013 pour l’ouverture d’un centre dédié au peintre Pierre Tal-Coat. « Ces locaux ont pourtant été aménagés tout spécialement pour la mission de l’Atelier, dans l’aile ouest du château de Kerguéhennec, grâce à d’importants financements publics émanant de la région, de l’État et de l’Europe. »
Ces aménagements concernent le système de conditionnement climatique, l’installation d’une salle de radiographie, des salles équipées de systèmes de surventilation. « Cette situation met en péril l’existence même de la structure qui, depuis 1984, oeuvre pour la sauvegarde du patrimoine breton », dénoncent encore les personnels. Ils tiennent à sensibiliser les pouvoirs publics sur l’intérêt que le public porte à l’Atelier régional de restauration créé à l’initiative de l’association des conservateurs de Bretagne, par la région Bretagne et le département du Morbihan.
 
Un dossier suivi
Conseiller général du canton de Saint-Jean-Brévelay, Guénaël Robin suit de très près ce dossier. L’Atelier de restauration de Kerguéhennec est installé dans des locaux appartenant au conseil général. « Comme les élus de Bignan, j’apporte mon soutien au travail remarquable de cet atelier qui dispose d’outils performants pour mener à bien sa tâche. Je souhaite qu’il demeure à Bignan. » Le conseiller général explique que, toutefois, deux domaines sont à prendre en considération : les statuts de l’atelier qui fonctionne actuellement sous forme associative et qui est subventionné par le conseil général et le conseil régional. Ces statuts font actuellement l’objet d’une étude d’un cabinet spécialisé. Le cadre juridique doit être en concordance avec le dispositif imposé par l’Union européenne.
La seconde question est la reprise de ces locaux par le centre d’art contemporain pour y créer le centre Tal-Coat ? Sur ce point Guénaël Robin précise qu’il est intervenu personnellement auprès de François Goulard, président du conseil général. « Je ne ferai rien qui puisse porter atteinte à l’atelier de restauration. » Pour Guénaël Robin, aucune décision ne sera prise avant les conclusions de l’audit qui pourrait ouvrir une porte vers une autre formule de fonctionnement.

Photo : Les personnels de l’Atelier restaurent des pièces de l’art religieux. Comme ici le retable anversois, trésor de la chapelle de Kerdévot à Ergué-Gabéric, une pièce maîtresse restaurée ici.

 
 
 
Ouest-France - jeudi 7 août 2013

Le retable de Kerdévot a rajeuni grâce à Marie-Cécile Cusson

Restauration retable de Kerdevot« Toute petite, je bricolais avec mon père. J'ai toujours aimé toucher et sentir les matériaux », raconte Marie- Cécile Cusson. Elle fait un peu partie de l'histoire de Kerdevot. Car c'est la restauratrice qui a mené, avec son équipe, la renaissance du retable flamand de la chapelle. Originaire de Charente-Maritime, Marie-Cécile a obtenu son diplôme en 1992, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle entre, en 1993, à l'atelier régional de restauration de Kerguéhennec. En 2010, le retable fait son entrée à J'atelier. " Pour commencer le traitement, nous l'avons conditionné dans une poche spéciale hermétique pour capter l'oxygène et détruire les insectes et microorganismes présents. Cette opération prend quatre mois ", explique Marie-Cécile Cusson.

Un retable de 524 ans

« Ensuite, commence le traitement avec l'injection et le badigeonnage des zones boisées, le refixage des écailles, le dépoussiérage de l'œuvre, la consolidation du bois. » Le caisson de l'époque était victime du développement de micro-organismes. « À l'atelier, les études ont pu être réalisées sous contrôle hygrométrique constant, dans des conditions de confort optimal. » Depuis avril dernier, le retable a retrouvé une nouvelle jeunesse malgré ses 524 ans, et sa place dans la chapelle de Kerdevot. « Il faut maintenant penser à un suivi annuel pour constater l'évolution des conditions de conservation de l'œuvre », précise la restauratrice. Le retable, protégé des agressions par une vitrine spécialement conçue, est donc prêt à recevoir les visiteurs.

Jusqu'au 30 août, le retable de Kerdevot est visible à la chapelle, du mardi au dimanche, de 14 h 30 à 18 h 30 et le mercredi, de 14 h 30 à 20 h. Fermé le lundi.

Photo : Marie-Cécile Cusson, restauratrice du retable de Kerdevot.

 
 
 

Arkae > Trésors d'archives > Patrimoine rural> Les fours à pain et les boulangers à Ergué-Gabéric sous la Révolution

Les fours à pain et les boulangers d'Ergué-Gabéric

Pierre Faucher 

 

Arkae > Tresors archives > Patrimoine rural > Les fours à pain et boulangers Ergué-Gabéric > KerrousBernez Rouz :

" Dans ce qu’on appelle le petit patrimoine le four à pain tient une place importante.

Dans ses pérégrinations à travers les quartiers d’Ergué, Pierre Faucher en a repéré quelques 70. C’est presque une ferme sur deux qui en possédait, et certains hameaux en cumulaient jusqu’à trois. De l’époque de l’ancien régime où le four était l’apanage du seigneur jusqu’au XIXe siècle où la fabrication du pain devient symbole de l’émancipation des droits seigneuriaux, le four à pain est un endroit particulièrement choyé de nos ancêtres. On s’imagine les bandes de gamins des années Déguignet s’agglutinant devant une fournée de bon pain tout chaud.
La magie continue aujourd’hui par les artisans boulangers. Certes les fours se sont modernisés mais le pain reste une base importante de l’alimentation contemporaine.

Cet article recense tous les lieux où on a fabriqué du pain à Ergué. Les fours existants ont été répertoriés, beaucoup de fours détruits et sans doute encore d’autres à découvrir.

N’hésitez pas à nous signaler des fours ou des noms de parcelles renfermant le nom « forn » afin que ce premier état des lieux puisse être véritablement complet."


B.R.

Photo : Four de Kerrous, four en bon état, bâtiment attenant.

 

 

Le pain constitue depuis longtemps la base de l’alimentation et à Ergué-Gabéric comme partout en Bretagne et en France, la population s’est organisée pour gagner son pain et le fabriquer.

Dans notre commune subsistent de nombreux fours à pain en granit et lors de la construction du four de Kerfrès par la famille Rannou, Arkae en avait présenté la rénovation (Keleier n°57 mai 2009) avec un article de P. Pliquet, l’artisan qui a remonté le four sur cette belle réalisation.

Depuis, l’étude sur les fours à pain à Ergué-Gabéric a été poursuivie et il peut en être dressé un premier inventaire.

 

1.    Fours en granit et pains de campagne en Basse-Bretagne.

Arkae > Tresors archives > Patrimoine rural > Les fours à pain et boulangers Ergué-Gabéric > KerellouUn livre récent de Pierre Le Guiriec, dont le grand-père était fournier1, le père boulanger, et lui-même s’est retrouvé apprenti-boulanger à 15 ans, et ensuite commercial pour un constructeur de matériel de boulangerie pendant 30 ans, présente sa recherche des vieux fours à pain, fours en granit traditionnels de Basse-Bretagne. (Livre à compte d’auteur - 24,50 € - édité en 2010, disponible en librairie).

L’évolution du fonctionnement des fours est d’ailleurs présentée dans ce livre (p.91 à 94) :
Le four « banal » du Moyen-âge à la Révolution qui appartient à la seigneurie ou aux abbayes. Le four est affermé à un fournier qui perçoit des droits pour cuire le pain (redevance fixée dans le bail – souvent 1/16e).

A partir du XVIIIe siècle, les fours de quartiers ou de bourgs deviendront libres de tous commerces. Les fourniers continueront encore à cuire leur pain au XIXe siècle souvent en parallèle avec d’autres activités commerciales (débit de boissons, épiceries variées, voire forgerons …).

Photo : four de Kerellou, au bord de la route (en 1834, sur le cadastre, il y avaitune maison de four accolée).

Après 1850, chaque ferme, hameau en même bourgade, disposait d’un four banal ou commun.
Ce n’est que vers la fin du XIXe siècle, que l’on verra apparaître des boulangeries professionnelles. Leurs fours, comme ceux des fermes, seront d’abord chauffés aux fagots de bois, puis équipés en appareils à mazout et après à l’électricité.

 

2.     Les fours en granit à Ergué-Gabéric.

De nombreux villages ou hameaux à Ergué-Gabéric disposaient de four à pain et un inventaire incomplet en fait apparaître près de 70 classés en 2 catégories :

  Four existant aujourd’hui, en bon état, parfois démoli partiellement (les pierres de façade ont parfois été prélevées), parfois un peu plus détérioré mais le corps du four est encore conséquent.
  Four disparu ou avec des restes limités mais recensés à partir de témoignages oraux ou écrits.

Le « ti forn », bâtiment qui se trouve à l’entrée du four pour la préparation du pain  et surtout de la cuisson est signalé.
Liste établie en mars 2011, par ordre alphabétique des lieux-dits.

Arkae > Tresors archives > Patrimoine rural > Les fours à pain et boulangers Ergué-Gabéric > Carte état des fours

Liste établie en mars 2011, par ordre alphabétique des lieux-dits.

Balanou la pierre sous l’entrée du four est existante
Beg ar Menez  four en bon état, important.
Boden démoli, sans trace.
Bohars avec ti forn à l’entrée de la ferme.
Bourg route du cimetière, à l’intérieur d’une maison, sans entrée, ni cheminée.
Coat-Piriou  avec ti forn.
Creac’h Ergué attenant à un bâtiment
Congalic restes d’un four à un emplacement bien déterminé.
Griffonès grand four donnant sur un assez important bâtiment.
Guilly Vras un beau four au milieu de la cour.
Guilly Vian four démoli, sans trace.

Kerdales

- un four en bon état.
- l’entrée d’un autre four dans un mur avec la cheminée.

Kerdiles

- un four démoli, les enfants allaient jouer dedans.
- un autre aussi démoli depuis 30-40 ans.
Kerdudal  four en assez on état.
Kerellou  four au bord de la route, (en 1834, sur le cadastre,  il y avait une maison de four accolée).
Kerfors four à moitié démoli, cheminée haute de 3 - 4 m - linteau cassé
Kerfrès four rebâti en 2009, daterait d’environ 300 ans.
Kergoant four démoli.
Kergonan four recouvert de lierre.
Kerhuel four démoli, il était situé dans un talus près de la maison.
Keristin restes de la cheminée et façade d’un four dans un mur.
Kerho four important dans une cour (isolé).

Kerlaviou

- 2 fours en assez bon état (1 avec ti forn en démolition).
- 1 démoli, sans trace.

Kermoysan  four complet avec fournil en bon état.
Kernaon - four en partie écroulé, accès à l’intérieur d’un vieux cellier en cours de démolition.
- four cité démoli.

Kerveady

- four en bon état.
- four isolé dans un talus, avec un grand chêne sur la voûte pierres de façade enlevées.
Kerrous  four en bon état, bâtiment attenant.
Kersauz démoli.
Kervernic en assez bon état, sur un talus.
Kervian partie de four dans l’entrée de la ferme.
Kervoréden four démoli, les pierres ont servi à la construction d’un mur.
Kerourvois-Kerdévot démoli entièrement, en attente de reconstruction.
Kervreyen un beau four de taille importante.
Le Lec un four a été démoli au début du XXe siècle.
Lestonan un four démoli à Menez Groas.
Lestonan Vian four en partie démoli dans un talus où la voûte se délabre.
Lezergué four démoli (comme le pigeonnier).
Loqueltas four démoli et reconstruit hors commune.
Meilh Poul un peu en abandon, grande taille.
Meouet Vian un peu démoli, les pierres de la façade ont été enlevées.
Melennec four isolé, quelques pierres ont été enlevées. Date de 1791
Mezanlez  démoli, sans trace.
Moulin de Kergonan belle apparence, mais arbres incrustés dans le four.

Niverrot

- un acheté par la commune, démonté dans les ateliers municipaux.
- un, en bon état, toit en ardoises.
Pen Menez  démoli, les murs de façade subsistent.
Pennarun - un four en bon état, isolé.
- un petit four à l’intérieur du manoir, en granit.
Quélennec  2 fours auraient été démolis à Quélennec Huella.
Quélennec Izella   un four aurait existé auprès des vieux bâtiments.
Quillouharn - un grand four en bon état, isolé au centre du village.
- un four un peu démoli, au pignon d’une maison.

  Quillihuec

- démoli, sans trace.
- démoli, en face de Pen Carn Lestonan.
Saint-André les pierres de la façade d’un four au pignon d’une grange près de la chapelle existent.
Savardiry un four existait, noté sur des documents écrits.
Stang Quéau un four existait dans un talus entre les 2 fermes. Démoli.

Sulvintin

- traces dans un mur d’entrée.
- un autre démoli sans trace.
Tréodet cités dans un document écrit vers 1680 (inventaire après décés).
Squividan four dont on a ôté les pierres de façade et qui sert de poulailler.

 

3.    Les boulangers et les boulangeries à Ergué-Gabéric.

Jusque vers la fin du XIXe siècle, le pain était fabriqué et cuit dans la plupart des villages des communes rurales comme Ergué-gabéric.

3.1. Au bourg

Arkae > Tresors archives > Patrimoine rural > Les fours à pain et boulangers Ergué-Gabéric > PennarunVers la fin du XIXe siècle, ou début du XXe, Pierre Le Naour était boulanger au bourg. Son fournil et son four devaient se situer au bout de la maison Troalen et pas loin de l’école (espace Déguignet aujourd’hui). Il fournissait le pain chaque fin de semaine à Lestonan.

Jean Balés l’a remplacé entre les 2 guerres. La boulangerie - buvette - épicerie donnait sur la place.
Deux ouvriers boulangers Youenn Gueguen et Noël Peuziat fabriquaient le pain, à la levure (goût plus neutre), remplacé par le levain ensuite (plus suret).

Une fois par semaine, ils fabriquaient des boules de vrai pain de seigle, le pain noir d’antan, acide, à la mie compacte, délicieux tartiné au lard ou à la graisse salée. Le dimanche, on pouvait se procurer à l’étal de la boulangerie du pain doux et du gâteau breton maison.
Le four servait aussi à la cuisson du riz au lait et du pâté de campagne.
Jean Balés livrait le pain en automobile dans ses dépôts de campagne (Kerdilés, Kerdévot, Le Drohen ...).

Photo : four de Pennarun, un four en bon état isolé.

La famille Nédelec, après la seconde guerre mondiale remplacera J. Balés.
Trois fours seront construits par J. Balés et la famille Nédelec, au bord de la rue de la Fontaine, puis près de la grande salle et au milieu avec le fournil.

Biannic, le deuxième boulanger du bourg entre les 2 guerres. Il tenait aussi buvette, épicerie, salle de mariage et téléphone (à l’emplacement du commerce longtemps tenu par Marie et René Poupon).
En 1938, la famille Biannic prendra possession de la nouvelle maison qu’elle a fait bâtir en plein centre bourg (la mairie sera construite à côté en 1955-56).
Le café-mercerie Lennon, en face de l’église, vendait du pain fourni par la boulangerie Le Ster de Stang Ven.

Après la fermeture en 2001 de la boulangerie Nédelec, un bâtiment construit par la commune accueille la boulangerie du bourg depuis 2005, en face de l’église.

3.2. A Lestonan

Pierre Le Naour possédait une boulangerie à Lestonan où il déposait le pain fabriqué au bourg. En 1912, est venu Germain Guéguen qui louait la maison avec four servant de boulangerie, un hangar et une petite cour situés Menez-Groas. Germain Guéguen envoyait aussi du pain à Ti Ru.
La boulangerie, après un incendie en 1922, fut reconstruite et modernisée.
En 1947, au décés de Germain Guéguen, son fils François lui succéda jusqu’en 1970.
Ensuite, André Dervoet d’Elliant fut boulanger de 1970 à 2000. Et depuis, Arnaud Herledan (2000 - 2006) et Michel Girard se sont succédés.
A Stang Ven, la boulangerie Le Ster fut créée probablement vers 1923.
Après la seconde guerre mondiale, vers 1948, elle fut prise par Jean Philippe, ancien coureur cycliste, à l’origine du circuit de la Vallée Blanche et d’OCB.
Fanch Le Ster, vers la fin des années 1950, reprit le commerce familial - boulangerie, épicerie, bistrot - avec des tournées sur Briec, Ergué et Landudal.
La boulangerie Le Ster a ouvert un magasin de vente à Pen Ergué de 1987 à 1999.

3.3. Vers Garsalec - Saint-André

Peu après la fin de la guerre 39-45, à quelques 300 mètres du carrefour de la Croix Saint-André, juste avant la ferme de Kernaon, Mathias Binos ouvrit une boulangerie - bistrot.
En 1953, Guillaume et Catherine Plouzennec lui ont succédé, et Catherine sillonna jusqu’en 1981 les routes d’Ergué-Gabéric vers Garsalec et vers Landudal (voir Keleier n°55 - mai 2008).

3.4. Bara-bio à Kerveguen

Depuis plus de 20 ans, l’exploitation agricole de Kerveguen (Yves Le Gall) produit des céréales biologiques et fabrique en meunerie des farines diverses.
Et la boulangerie façonne des pains biologiques (farine fraîche de « la ferme », levain naturel, sel de Guérande, eau de source) cuits dans des fours chauffés au bois.

3.5. Au Rouillen

Avec l’urbanisation de ce quartier, des dépôts de pain furent installés :
- au magasin de Kérélan (Timmy) : 1978-1998
- à Pen Ergé (Le Ster de Stang-Ven).
Le supermarché de la Salle Verte vend du pain depuis 1998.
Une boulangerie importante fabrique et vend - rue P.J. Hélias - du pain et des gâteaux.
 

4.    Souvenir d’un mitron pendant la guerre 1939-45.

Jean Guéguen, fils de Germain qui fut boulanger à Lestonan de 1912 à 1947, aida son père pendant la guerre.
Il raconte le souvenir de la fabrication du pain de seigle.

" Le pain de seigle, plus communément appelé « pain noir », se faisait tous les mercredis.
La veille, on prenait une boule de pâte qui était restée dans du gros sel depuis une semaine. On la mettait dans la maie avec de l’eau tiède et on ajoutait un peu de farine pour faire un levain dans un demi-seau. On couvrait avec un sac.
Le lendemain, on reprenait le levain et on pétrissait avec de la pâte fraîche pour obtenir la pâte à pain.
On faisait 2 sortes de pain : de 1 kilo ou de 2 kilos.
Avant la cuisson, on les enduisait avec une pâte bouillie liquide faite de farine blanche et d’eau. Souvent, en les sortant du four, ces pains étaient fendus sur le pourtour. "

 

  1. Fournier : celui qui s’occupe de chauffer le four, de cuire le pain et éventuellement de faire le commerce du pain (vente au comptoir, portage à domicile, tournées …).

 

Dossier réalisé par Pierre Faucher - Keleier 67 - mars 2011

 

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Trésors d'archives > Souvenirs > A l'école publique de Lestonan dans les années 20

A l'école publique de Lestonan dans les années 20  

 
Lors des entretiens que nous accordent nos anciens sur la vie tout au long du XXe siècle à Ergué-Gabéric, nous ne manquons jamais de leur demander les contes, comptines, chansons dont ils se rappellent.
La chanson dont nous vous présentons le texte ci-dessous nous a été interprétée par Madame Marie-Anne Coatalem, de Stang Ven. Elle l’a apprise à l’école communale de Lestonan et se souvient de l’avoir chantée dans le cadre des épreuves du certificat d’études qu’elle a passé en 1928.  
 
Charpentier solide et hardi maçon
Bâtissez la maison, bâtissez la maison.
Coiffe-là de tuiles ou de fines ardoises
Couvreur que je vois si vaillant.
Citadine ou villageoise, 
Qu’elle ait un sourire accueillant.
Peintre fais la claire et jolie,
Ferme-la bien bon serrurier.
A vous tous adroits ouvriers,
Faites-en une œuvre accomplie.
Jardinier pare-la de fleurs, 
Achevez la maison de l’homme ô travailleurs (bis)  
 
 
Ecole Lestonan Filles bourg 1927Madame Coatalem est née en 1914 à Stang Ven. Ses parents étaient ouvriers-papetiers chez Bolloré. Elle a été scolarisée à l’école communale de Lestonan. C’était alors le seul établissement scolaire du quartier, puisque l’école privée ne verra le jour qu’en 1928.
Mmes Manach et Rolland s’occupaient des plus jeunes élèves, Mlles Dréau et Rannou assuraient la maternelle et la 2ème classe.Mme Lazou préparait la 1ère classe au certificat d’études.
 
Les conditions d’enseignement étaient loin d’être idéales : 103 élèves occupaient une même pièce, un rideau séparant simplement la première classe des autres, dont les effectifs se retrouvaient donc en commun. La cour plantée de tilleuls était agréable en été mais le sol en terre battue et aux nombreux nids de poules devenait très boueux en hiver. La cour restait cependant l’endroit idéal pour échanger dans un coin quelques mots en breton avec une amie complice et se reposer de l’usage du français ou encore, jouer au carré, à la balle, à la corde à sauter. 
Madame Coatalem se souvient des recommandations de l’institutrice pour le jour du certificat d’études : prendre un bain et mettre un sucre dans sa poche, pour parer à tout éventuel signe de faiblesse durant la longue journée d’épreuves. Madame Coatalem s’acquitta du bain réglementaire dans la lessiveuse, baignoire de l’époque.
Le matin du grand jour, elle revêtit son costume du dimanche. Avec les dix autres candidates au certificat d’études de cette année-là, elle partit dans le char à banc de M. Cariou de Munuguic. L’examen se déroulait à l’école Pasteur à Quimper. Les enfants avaient emmené leur casse-croûte pour le midi. Le soir, elles sont rentrées à Ergué-Gabéric avec un car de la société Mevellec. Neuf candidates, dont madame Coatalem, ont obtenu leur certificat d’études. 
L’obtention du certificat d’études était un honneur et l’instruction de la plupart des fillettes n’allait pas au-delà. L’institutrice de madame Coatalem aurait souhaité qu’elle intègre la sixième, à Quimperlé. Mais elle quitta l’école à l’âge de treize ans et demi. Elle travailla d’abord dans le cercle familial chez une sœur aînée, mère de deux enfants et bobineuse à la papeterie, puis chez son frère à la forge du Reunic, avant d’être employée dans différentes fermes.    
 
Photo : Fillettes à l'école publique de Lestonan vers 1927-28. 
 
 
 
 

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Témoignage sur la mine d'antimoine de Kerdévot

 

Ce texte est extrait de la revue bilingue Evid ar Brezhoneg. Il fut publié en 1975.

Il contient une brève introduction sur l’histoire de la découverte de l’antimoine à Kerdévot.

Il se poursuit par l’interview d’un ancien mineur Jean-René Even  qui habitait Kerroué-Kerfeunteun mais qui était originaire d’Ergué-Gabéric.

 

C’est en 1911 que l’on découvrit, par hasard, ce corps appelé antimoine à Kerzevod, en Ergué Gabéric, près de Quimper. Un jour que les gens du village extrayaient des pierres dans les champs, on en trouva une plus lourde que les autres sans que personne ne sût pourquoi. Cette pierre fut utilisée pendant un certain temps afin de savoir qui aurait la force de la soulever. Mais un jour, elle fut brisée ; les morceaux en étaient bleus et brillants. Le propriétaire des terres interrogea l’un de ses amis, expert en pétrologie, sur ce qu’il enétait. Il s’agissait d’antimoine. Les piques et les pelles se mirent donc à extraire de la terre et à creuser dans la carrière. Il vint trente ouvriers, puis plus de cinquante, travailler à la mine. Ils n’étaient pas tous du pays. Il y eut même des Espagnols, mais beaucoup venaient des environs de Quimper, tel Yann Even de Kerfeunteun. Une fois, les mineurs firent grève ; ils travaillaient pour une société parisienne, la “Société nouvelle des mines de la Lucette”. La grue qui remontait la terre cessa de travailler en 1916. Elle recommença en 1921, jusqu’en 1928. Depuis, on n’extrait plus rien de la mine de Kerzevod.

 

Interview d’un ancien mineur Jean-René Even

Jean-René Even, mineur à KerdévotA quelle époque y travaillez-vous?
C’était avant la guerre de quatorze et je n’avais pas encore trente ans, et maintenant j’en ai quatre-vingt dix.  Je suis maintenant un vieil homme. Pendant 2 ans  j’y ai travaillé.
 
D’où étaient les gens qui travaillaient avec vous ?
Je venais de Kervern, mais tous ne venaient pas d’Ergué-Gabéric. Il y avait aussi des étrangers, de Saint-Malo, de France, et il y avait même des Espagnols. Un des trous dans la mine a été appelé Le trou des Espagnols.
 
Et le travail, comment était-il ?
Comment se passait la journée ?
Nous travaillions pendant sept-huit heures, mais huit jours les gens travaillaient, et il y avait trois groupes. Je commençais le soir et jusqu’au matin je travaillais dans la carrière. Ainsi je pouvais  m’occuper de ma ferme pendant la journée.  Nous extrayions de la terre et à l’intérieur se trouvait l’antimoine. Cette terre  à était remontée à la surface par la grue.
 
Et quelle était la couleur de l’antimoine ?
Elle était bleue, presque noire. Et ensuite je ne me souviens pas très bien  où elle était expédiée. je suis devenu oublieux, mon gars. Dans la Mayenne, par le train je crois.
 
Comment était-ce dans la mine ?  C’était profond ?
Il y avait une cheminée pour descendre en
bas et là, ce n’était pas clair, je te le dis, mon gars. Mais chacun était muni d’une lanterne qui fonctionnait au carbure. Oui. C’était profond, deux ou trois kilomètres sous la terre, jusqu’à Keryann, si vous savez où ça se trouve.
 
Ça n’était pas dangereux ?
ça n’était pas, non. Personne n’a jamais été tué. Nous travaillions comme des taupes et l’eau coulait partout. Mais ce n’était pas mal payé.
 
Combien vous donnait-on à cette époque ?
Je ne m’en souviens pas, mon gars.  J’ai perdu la mémoire…vingt réaux = cinq francs, la journée. Mais nous étions assez bien payés et on nous donnait aussi un morceau de pain. Mais il n’y avait pas de lard.
 
Et depuis les choses ont beaucoup changé ?
Oui, iI y a certainement du changement : le travail n’est plus si pénible qu’auparavant. Il y a maintenant des machines partout et des tracteurs au lieu des chevaux.
 
Et les gens, ils ont changé aussi?
Les gens ? Oh oui, beaucoup. Ils ne sont plus
sérieux. Autrefois, les gens étaient mieux que maintenant. Maintenant, ils sont devenus électriques. La roue tourne trop vite.
 
Collecté par Jean-Michel Kernaleguen
Petit neveu de Yann Even

 

 

Accident à la mine de Kerdevot. Trois ouvriers ensevelis.

(article paru dans l’hebdomadaire Le Citoyen daté du 26 mai 1927).

Contrairement à ce que rapporte  Jean René Even, qui y travaillait avant guerre, il y a eu à la mine de Kerdevot au moins un accident important, à l’occasion d’un éboulement. Mais c’était en 1927, ce qui peut expliquer qu’il n’en a pas gardé de souvenir personnel.

Un accident qui aurait pu avoir d’irréparables conséquences s’est produit samedi soir près de la Chapelle de Kerdévot, où l’on entreprend actuellement l’exploitation d’un gisement d’antimoine.

Trois ouvriers ont été pris sous un éboulement, dans un puits de 10 mètres de profondeur. Ils ont pu être retirés rapidement, grâce à l’activité du personnel qui se trouvait à la surface.

L’un d’eux, Hervé Moisan, 48 ans, habitant à Landudal, a été grièvement blessé. Les deux autres, Michel Heuven, 23 ans, d’Ergué-Gabéric, et Pierre Merrien, 42 ans, d’Elliant, n’ont été que légèrement atteints.

Ils ont été transportés tous les trois à l’Hôpital de Quimper.

 

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