Trésors d'archives > Dossiers > Pages littéraires sur Ergué-Gabéric

Sommaire
 

1. Le Stangala

- 1884 : Le Stangala d'Adolphe Paban

- 1880 : Les roses de Neaera d'Adolphe Paban

- 1868 : Au Stangala ( Anonyme), in L'éclaireur du Finistère du 16 décembre 1868)

2. Kerdevot
3. Poèmes de Gabéricois

- Poèmes des CM2 de l'école St Joseph de Lestonan (2001)

4. Proses de Gabéricois
5. E brezhoneg
 
 

Trésors d'archives > Politique > Elections municipales sous la Vème République

Elections municipales d'Ergué-Gabéric sous la Ve République

 

1965
Résultats du premier tour (14 mars)
Inscrits 1712 / Exprimés 1447 
Liste sortante de Jean-Marie Puech (droite) : 21 élus  
 
1971
Résultats du premier tour (14 mars)
Inscrits 2083 / Exprimés 1710.
 
Liste d’entente menée par Jean-Marie Puech (droite) : 20 élus
Liste d’union de la gauche
0 Ballotage pour un siège  
 
Résultats du deuxième tour
Inscrits 2083 / Exprimés 1501  
Liste d’entente :  764  1 élu
Liste d’union de la gauche : 737
 
1977
Résultats du premier tour
Inscrits 2781 / Exprimés 2323  
Premier tour : Liste républicaine d’entente ouvrière et paysanne (droite) de 606 à 819 voix
Liste d’Union de la gauche de 849 à1280 voix
Liste d’entente pour l’avenir d’E-G (droite) de 388 à 747 voix  
Un élu au premier tour : Pierre Faucher (liste d’Union de la gauche)  
 
Résultats du second tour
Inscrits 2781 / Exprimés 2349  
Liste d’union de la gauche (de 1111 à 1403 voix)
Liste républicaine (de 912 à 1107 voix)  
La gauche remporte tous les sièges.  
   
Election partielle du 11 décembre 1977
Le tribunal administratif invalide l’élection de Jean Riou parce qu’il y avait deux beaux-frères sur la liste de gauche.
Hervé Riou (droite) est élu par 939 voix contre 489 à son adversaire Jean Tanneau (PCF).
 
Elections du 6 mars 1983
Inscrits 3855 Exprimés 3140  
Premier tour
Liste menée par Jean Le Reste (droite) 1514 voix (48,22 %)
Liste menée par Marcel Huitric (P.S) 1251 voix (39,84%) Liste menée par Michel Pustoc’h (PCF) 375 voix (11,94%)   Second tour
Liste Jean Le Reste (droite) 1678 voix (51,10%)   22 sièges
Liste Marcel Huitric (gauche-PS) 1606 voix (48,90% 7 sièges).
 
Elections du 12 mars 1989
Inscrits 4589 Exprimés 3695  
Liste « pour l’avenir d’Ergué-Gabéric » (Pierre Faucher-PS) 1850 voix (50,03%)  22 élus
Liste « E-G aujourd’hui et demain » (Jean Le Reste-droite) 1515 voix (41%) 6 élus.
Liste « Ergué-Démocratie » (R. Madec-PCF) 330 voix (8,93%) 1 élu.      
 
Elections du 11 juin 1995
Inscrits 5091 Exprimés 3846  
Liste « ensemble pour Ergué-Gabéric » (Pierre Faucher-PS ) : 1947 voix 50,62 %
Liste « Agir pour Ergué » (Hervé Herry-droite) : 1899 voix 49,38 %      
 
Elections du 11 mars 2001
Inscrits 5637 Exprimés 3839  
Liste Jean-Pierre Huitric (PS) 2183 voix (56,86 %)
Liste Jean-René Le Nir (droite)1656 voix (43,14%)      
 
Elections du 9 mars 2008
Premier tour
Inscrits 6001 / Exprimés 4307  
Liste Hervé Herry (DVD) 2040 voix (47,36%)
Liste Jean-Claude Pichon (U.G.) 1569 voix (36,43 %)
Liste Thierry Le Clec'h (LAUT) 698 voix (16,21%)  
Deuxième tour
Inscrits 6002 / Exprimés 4474
Liste Hervé Herry (DVD) (53,42%)
Liste Jean-Claude Pichon (U.G.) (34,80 %)
Liste Thierry Le Clec'h (LAUT) (11,78%).
 
 
 
 
 
 

Trésors d'archives > Politique > L'octroi à Ergué-Gabéric

L'octroi à Ergué-Gabéric

 
L’action des assemblées révolutionnaires, en matière de finances communales porte sur deux axes : instaurer de nouvelles ressources, dès lors que l’octroi est aboli, et restaurer le crédit des communes en assainissant leur situation financière et liquidant leurs dettes.
 
De fait, les solutions compensatrices prévoient d’attribuer aux communes une part des contributions nationales sous forme de « sous additionnels » aux contributions nationales foncières et mobilières (décret du 5-10 août 1791), mais ces mesures ne deviennent effectives que beaucoup plus tard. Longtemps, les seules ressources des communes seront les centimes additionnels (25 février 1791) à des contributions qu’on ne parvient ni à recouvrer, ni même à asseoir. Ce pourcentage des impôts publics réservé à la commune, consiste en un nombre de sous - fixé par acte législatif - à percevoir pour chaque commune. Leur création induit le principe de l’interdépendance de l’impôt communal avec l’impôt d’Etat et le budget de l’Etat règle désormais celui de la commune avec des bases d’imposition semblables.
 
Toutefois, les communes, durant la Révolution, ne percevront jamais cette nouvelle recette et pour beaucoup de communes, s’instaure une situation de faillite permanente pendant toute la période.
 
Côté dettes, quelques mesures sont prises pour aider les communes à les liquider. Dans cet esprit, en 1790, on accorde aux municipalités un bénéfice d’un seizième du prix des biens nationaux vendus par elles. Un an plus tard, l’Etat autorise les communes à vendre leurs biens patrimoniaux pour rembourser les dettes restantes et décide de prendre à sa charge le surplus si ces deux ressources n’étaient pas suffisantes. En pratique, aucune de ces mesures ne sera suffisante et les communes ne peuvent surmonter durablement la crise de leurs finances.
 
La séance du Conseil Municipal du 5 janvier 1792, à Quimper en est la parfaite illustration : « Vous savez, messieurs, que la suppression des octrois a privé la commune de tous les revenus, qui portaient cependant à 19 000 livres, ou environ ». Or, les solutions compensatrices ne parviennent pas à couvrir les charges. La situation, d’ailleurs, ne cesse de s’aggraver au fil des ans. La multiplication des fêtes nationales, le financement du secours aux indigents – en nombre croissant – les dépenses non compensées, la baisse des recettes, les dévaluations, entraînent la faillite de la municipalité.
Aussi, les demandes de rétablissement de l’octroi se font de plus en plus pressantes. Pour mieux les appuyer, le descriptif des situations les plus sordides se fait précis et imagé. Ainsi peut-on lire, à propos de l’hospice civil de Quimper, que l’on y a « pour toute nourriture, de la soupe de graisse avec du pain d’orge et de seigle ». Les employés communaux ont vu leur nombre réduit et leurs émoluments fondre. Les services les plus importants sont suspendus. Promenades publiques, pavés, places, pompes et seaux à incendie sont indigents. Les quais sont dans un tel état, les services de police, non salariés, donc, si négligents, les grillages si dégradés et les réverbères si peu entretenus que « tous les ans nous voyons se renouveler des accidents [...] cette année encore, nous avons eu la douleur de voir se noyer sept pères de famille... »
Suit la démonstration magistrale de l’utilité du rétablissement d’un octroi qui rapporterait 25 200,00 francs annuels, auxquels s’ajouteraient les centimes additionnels, le dixième des patentes portant à 1 300,00 francs. Le total produirait une somme de trente et un mille francs. « ce droit se payait avant la Révolution, pour ainsi dire sans s’en apercevoir, et sa perception se faisait à très peu de frais » [...] « Forcés de recourir à des taxes indirectes et locales, nous n’avons pas trouvé de projet plus sage ». Bien entendu, il est urgent et nécessaire que l’administration centrale du Finistère donne son accord à ce projet. (A.M.Q. 2 D 6)
 
La loi du 15 frimaire an VI divise les dépenses de la République en quatre classes : dépenses générales supportées par tous les Français, dépenses départementales, municipales de canton et communales.
Elle précise également les dépenses prises en charge par les communes : écoles primaires, gardes-champêtres, entretien du pavé. Des dépenses couvertes en partie par les centimes additionnels au principal de la contribution foncière et personnelle mobilière (principe du recours à la fiscalité directe par les communes) et en partie par le produit de la location des biens patrimoniaux, les revenus des bois communaux, le produit de la location des places dans les halles et marchés, rivières, ports et promenades publiques.
Désormais les recettes et les dépenses des communes sont définies, mais chacune d’elles est tenue d’envoyer à l’administration du département l’état de ses dépenses prévues pour y être examiné, arrêté, voire réduit.
Cette loi est complétée par celle du 11 frimaire an VII, qui énumère plus précisément les dépenses de la commune, pose le principe de l’autorisation par décret des impositions extraordinaires et les bases de la nouvelle législation des octrois, qui viennent d’être rétablis. Enfin la loi du 4 thermidor an X organise définitivement le mode d’établissement des budgets communaux.
 
Sous l’Empire, les finances municipales sont ponctionnées sur trois niveaux : les communes doivent désormais participer à l’entretien des casernes, de la garde nationale au traitement des préfets et aux dépenses du culte.
Des prélèvements sont opérés sur le produit de l’impôt municipal : 5 puis 10 %, en 1806, sur le produit net de l’octroi des villes de plus de 4 000 habitants pour le pain des troupes, puis suivent des prélèvements affectés au fonds de subvention des besoins du culte, au profit des invalides et au fonds commun affecté aux dépenses gouvernementales.
Enfin, la loi de finance du 13 mars 1813 affecte à l’Etat la propriété de tous les biens des communes, à l’exception des bois, des biens communaux proprement dits et du domaine public. En échange, la commune reçoit une rente calculée en proportion du revenu net qu’elle en aurait tiré.
 
La loi de 1837 accentuera la tutelle centrale et instaurera le principe de la division des dépenses communales en chapitres obligatoire et facultatif. Vingt et une dépenses obligatoires sont imposées à la commune, même si le conseil municipal refuse de les voter.


Cadre du nouvel octroi

L’octroi, taxe indirecte de consommation, rétabli au profit des communes, porte sur certaines denrées et certains objets. Progressivement rétabli dans les villes à partir de l’an VII, il devient obligatoire dans les villes qui n’ont pas de revenus suffisants pour financer les hospices civils dès l’an VIII
 
Avec le rétablissement des octrois, la fiscalité municipale retrouve le même visage que sous l’Ancien Régime puisqu’à nouveau l’impôt indirect prédomine dans les recettes.
 
La loi du 11 frimaire an VII prohibe la « taxation des denrées servant habituellement à la nourriture des hommes » (grains, farine, fruits, beurre, lait, légumes). Mais le changement d’habitudes alimentaires aidant, certaines denrées, devenues de consommation courante, sont cependant désormais taxés : la viande, le poisson, les boissons, les bois de chauffage.
 
A partir de 1816, les conseils municipaux décident entre quatre modes d’exploitation :
  • La régie directe : perception de l’octroi par des agents municipaux, pratiquée dans les grandes villes. Cependant, son coût ne cesse d’augmenter au cours du XIXe siècle, en même temps que s’accroît la charge salariale (10 à 20% du produit de l’octroi dans de nombreuses communes). Ce sera pourtant le mode d’exploitation choisi par Ergué-Gabéric.
  • La régie intéressée : le régisseur perçoit l’octroi moyennant un prix fixe et une part variable en fonction des frais de perception et des bénéfices réalisés.
  • Le bail à ferme : adjudication du produit de l’octroi moyennant un prix convenu. L’adjudication ne peut excéder trois ans et l’adjudicataire doit fournir un cautionnement.
  • L’abonnement avec la régie des contributions indirectes, laquelle perçoit l’octroi et en verse le montant dans la caisse municipale après déduction d’une remise proportionnelle et d’une somme fixe convenue par contrat et représentant les frais de perception. Ce mode de recouvrement se substitue peu à peu aux autres, en raison de l’économie que cela représente en frais de perception.d’Yves Le Gars, cabaretier rétif de Goëlet-Quéau, qui refuse de payer ses droits. Aussi, le 20 mars 1811, est–il décidé que soit mis brandon bas dans les 24 heures, s’il persiste dans son refus.
Ainsi Ergué-Gabéric arrive péniblement – financièrement parlant -, jusqu’à la date fatidique du 26 novembre 1837. Au cours de cette séance du conseil municipal, il faut bien constater que les recettes de la commune sont à peine suffisantes pour couvrir les dépenses ordinaires, lesquelles sont malgré tout nécessaires (réparations urgentes aux chemins, à l’église, au presbytère). Si la situation de délabrement décrite n’atteint pas les sommets de la relation des malheurs quimpérois en 1792, l’on n’en perçoit pas moins l’évident manque de ressources pour faire face aux dépenses. Aussi, en s’appuyant sur l’ordonnance royale du 9 décembre 1814, la loi du 11 frimaire an VII et celles des 24 avril 1806 et 28 avril 1816, le conseil demande-t-il, à l’unanimité, au Ministre de l’Intérieur, par l’intermédiaire du préfet, l’établissement de droits d’octrois dans la commune, sur les vins, eau de vie et liqueurs qui seront introduites dans la commune. Les droits fixés sont de 5 francs par hl. de vin et 10 francs par hl. d’eau de vie et liqueurs. Le mode de perception sera la régie principale, c’est-à-dire l’administration immédiate du maire.
 
L’introduction de l’octroi, dans la commune, révèle un souci économique certain. En effet, la délibération du 20 octobre 1839 est on ne peut plus claire à ce sujet : sans octroi, pas d’école primaire, non plus que de logement pour l’instituteur. Or, ce même local aurait pu servir avantageusement pour les réunions du conseil et la conservation des archives. Mais voilà que se dessine en outre un fort souci moral et sanitaire. Le conseil prend acte qu’il est impossible de recourir aux souscriptions volontaires une nouvelle fois. Le budget est insuffisant à couvrir les simples frais de la mairie. Pis que tout, il faut renoncer à tout espoir de créer les recours fondés jusqu’alors sur le droit d’octroi de la commune. Aussi ne peut-on que déplorer « avec tous les gens de bien, amis de l’ordre et de leur pays, qu’un rejet irrévocable et non motivé ait accueilli la demande qui avait été formée de l’établissement d’un octroi. Mesure d’autant plus nécessaire qu’en subvenant à une petite partie des besoins de la commune, elle pouvait faire diminuer le nombre de débits de boissons pernicieuses qui viennent s’établir chaque jour à la porte de chaque habitation de cultivateurs, pour porter des habitudes d’oisiveté, de désordre et d’immoralité. Et par suite, la misère et la dégradation physique et morale de la population ». Il est des discours qui se répètent inlassablement et laissent songeur-euse.
 
Toujours est-il que cela ressemble fort à une période durant laquelle la commune, aux abois, ne bénéficie plus d’octroi. Il n’y a rien d’étonnant, de ce fait, à ce que la situation financière de la commune ne s’améliore pas sensiblement. En 1847, la commune, déjà grevée d’impôts, ne peut plus créer d’autre imposition extraordinaire et demande au préfet l’autorisation de puiser dans ses réserves. Toutes les économies possibles sont réalisées, malgré l’obligation faite de procéder à un certain nombre de dépenses. En 1856 encore, la commune préfère continuer à payer une taxe pour l’instruction primaire plutôt que de construire une maison d’école, encore jugée inutile. Les centimes additionnels n’en finissent plus de s’additionner et la caisse de la commune est vide. Ce en quoi, soyons équitable, Ergué-Gabéric n’est pas une exception. En effet, le principal des quatre contributions directes, sur lequel portent les centimes communaux (foncier, portes et fenêtres, personnel-mobilier et patentes), demeure stationnaire dans les communes rurales et ce, quels que soient les progrès des cultures. Comme généralement – exception faite des différences provenant de la valeur du sol – il est en proportion du nombre d’hectares, son revenu dépend de l’étendue de la commune. Aussi ce système pénalise-t-il encore plus fortement les communes rurales de faible étendue. En revanche, les communes urbaines s’enrichissent.
 
Le 3 août 1856, le conseil se fait l’écho de l’urgence, pour la commune, de se créer des ressources extraordinaires, pour pourvoir aux réparations des chemins, à l’entretien du presbytère, à la construction du mur du cimetière, à l’entretien d’un cantonnier. La masse salariale commence à peser plus lourdement sur le budget. La création d’un octroi sur les boissons « enivrantes » est demandée à l’unanimité. Cet octroi pèsera sur le vin, le cidre, le poiré, l’hydromel, l’eau-de-vie, les liqueurs, importés dans la commune. Les aubergistes seront soumis aux mêmes droits pour les boissons fabriquées sur la commune. Enfin, la quotité des droits est fixée à 1,20 francs par hl. de vin, 50 centimes par hl. de cidre, de poiré, d’hydromel et 4 francs par hl. d’alcool et de liqueurs. Un an plus tard, le 14 juin 1857, le conseil fixe le taux de remise pour la perception de l’octroi à 10%.
 
Par la suite, le conseil, si fermement déterminé, en 1806, à en cesser la perception très rapidement, va demander régulièrement, tous les cinq ans, une prorogation de l’octroi. Ce qui ressemble à un abonnement. C’est le cas le 25 février 1866, le 19 mars 1876. Le budget étant tout aussi régulièrement déficitaire, le maire rappelle, le 14 mai 1882, que l’octroi prenant fin au 31 décembre de la même année, il serait urgent que le préfet prenne les mesures nécessaires pour qu’aucune interruption ne se produise dans la perception de ces taxes. La commune est dénuée de ressource, criblée de dettes, incapable de faire face aux dépenses. Si elle était privée de son octroi, l’on n’ose imaginer le gouffre dans lequel elle sombrerait. Aussi, le conseil « prie-t-il incessamment le gouvernement de vouloir bien proroger le tarif et le règlement de l’octroi ».
 
Mais le conseil municipal peut parfois se montrer un peu lent, malgré les impératifs. C’est ainsi que le 20 février 1887 le maire rappelle que l’autorisation de percevoir l’octroi dans la commune est expirée depuis le 31 décembre de l’année précédente. Le conseil délibère et, après avoir constaté que, comme à l’accoutumé, la commune est grevée de dettes et incapable de faire face à ses dépenses sans l’apport de l’octroi, en demande la prorogation pour cinq années. Cette prorogation sera ainsi demandée de cinq en cinq ans. En 1893, on se demande même si l’on ne va pas taxer le maërl importé de La Forêt. L’impopularité pressentie de la mesure, fait reculer le conseil.
 
En 1894, les frais de perception de l’octroi se montent à 10% des recettes ainsi rapportées. A partir de cette date, il semble que l’intérêt de cette taxe décroisse peu à peu. A l’occasion du 24 mai 1899 le conseil, vu la lettre préfectorale du 1er mars 1899 adopte le tarif maximum de la loi du 29 décembre 1897, réduisant les droits d’octroi sur les vins et cidres, et vote une taxe supplémentaire sur les alcools « forts » pour combler le déficit provenant des nouvelles dispositions de la loi. Un an plus tard, le 18 novembre, le conseil vote la suppression de l’octroi sur les « boissons hygiéniques » tels que cidres, vins, bières, et vote un droit de 6 à 9 francs par hl. sur les alcools. Cette mesure est applicable du 1er janvier 1900 au 31 décembre 1905 et, dans les faits, sera reconduite, avec une hausse régulière du prélèvement sur les alcools, jusqu’au 31 décembre 1921, date à partir de laquelle l’octroi disparaît du sol communal. Sans doute faudrait-il affiner cette affirmation, malheureusement nous manquons totalement de sources précises pour la période.
 
Au fil des ans, il aura été remplacé par de nouvelles créations, comme la taxe sur les chasses gardées, qui rapporte 2 francs à l’hectare et est instituée à compter du 1er janvier 1928. A partir du 1er janvier 1930, s’y ajoute une taxe sur les chiens : 5 francs par chien de garde, 10 francs par chien de chasse et 20 francs par chien d’agrément. Enfin, des demandes réitérées de multiplication des foires et marchés, sur lesquels on perçoit, là encore, des droits, sont autant de tentatives visant à compléter le dispositif.
 
Encore faut-il inscrire l’exemple d’Ergué-Gabéric dans le mouvement général qui se dessine en France et préciser que, depuis quelques années déjà, des critiques s’élevaient, à l’échelon national, tant de la part des économistes, que des socialistes, qui lui reprochent d’être économiquement inefficace et socialement injuste (J.-P. Brunet. Un demi siècle d’action municipale à Saint-Denis la Rouge, 1890-1939 ; Paris, 1981). Or, une suppression brutale aurait privé les communes d’une trop grande part de leurs recettes, ainsi que nous avons pu le voir plus haut. La loi du 29 décembre 1897 permit aux communes, sur simple autorisation préfectorale, de remplacer l’octroi, notamment sur les « boissons hygiéniques », par une élévation du droit d’octroi sur l’alcool, par des taxes municipales en addition des taxes d’Etat (sur les chevaux, voitures, billards, cercles, chiens....), par des licences municipales à la charge des débitants de boissons, 20 centimes additionnels de remplacement. En outre, les communes purent désormais percevoir une taxe sur la propriété foncière et sur les loyers, principalement.
 
Les résultats de cette loi demeurant limités il faudra cependant attendre la fin de la deuxième guerre mondiale pour voir la disparition définitive des octrois en France, même si ils sont supprimé dès novembre 1914 à Quimper et sept ans plus tard environ, à Ergué-Gabéric.
Nathalie CALVEZ

Sources :  
- Registres de délibération d’Ergué-Gabéric
- Exposition « Finances communales, finances publiques, de Philippe Le Bel à nos Jours » Volet local Quimper « de Jehan II à 1960 ». Le Grand XIXe siècle – Chapitre sur l’étude budgétaire assuré par Daniel Collet. Commissaire d’Exposition : Nathalie Calvez.
 
 
 

Trésors d'archives > Politique > Pour une signalisation bilingue

Pour une signalisation bilingue

 
Comme beaucoup de communes, Ergué-Gabéric s’apprête à appliquer les principes du bilinguisme sur les panneaux de signalisation. Une première réunion avec un élu de Pluguffan a permis de s’informer sur la manière de procéder. Une commission a été mise en place comprenant des membres d’Arkae et de Brezhonegerien Leston’ pour faire un état des lieux et faire des propositions pour une politique rationnelle et progressive de mise en place d’une signalisation bilingue.
 
Photo : ces noms anciens porteurs d'histoire et d'identité nous viennent du Moyen-âge.
 
La dénomination publique des noms a un intérêt patrimonial capital. Ce sont ces noms anciens qui sont aujourd’hui porteurs d’histoire et les noms que nous mettons aujourd’hui à nos rues seront aussi les témoignages de notre époque : il faut donc les choisir avec soin, car c’est notre image que nous transmettons. Dans ce contexte, le bilinguisme a toute sa pertinence. Certes le nombre de bretonnants de naissance continue à décroître, mais, d’un autre côté, jamais l’attachement à notre langue ancestrale n’a été aussi fort, et, à l’image de la filière bilingue créée à Lestonan, le breton est langue d’avenir pour affirmer notre identité dans un monde qui perd peu à peu ses repères.
 
La situation linguistique des prochaines années semble se dessiner avec plus de netteté : la totalité de la population parlera le français, et ce sera la langue commune de notre société. A côté de cela une minorité non négligeable continuera à cultiver ses racines en utilisant le breton. L’objectif fixé par le Conseil Régional est de dix pour cent de la population. Enfin l’usage de l’anglais  ne fera que s’accentuer à l’heure de la mondialisation. Ergué accueille déjà plusieurs familles anglophones, ou mixtes, et la pratique du multilinguisme ne fera que s’accentuer.
 
Cette étude comprend trois volets :
  1. Les noms de lieux déjà existants.
  2. Les noms de rues déjà existants et à créer.
  3. Les dénominations à créer : signalisation routière et celle des bâtiments publics.
 
Les principes qui nous guident dans cette étude sur le bilinguisme sont simples :
  1. Respecter le legs de nos ancêtres en gardant les noms bretons qu’ils ont forgés depuis 1500 ans.
  2. Utiliser les formes bilingues quand il le faut.
  3. Donner la possibilité aux nouveaux apprenants de trouver dans la signalisation publique la marque forte de notre identité.
 
Une grande anarchie règne dans la toponymie d'Ergué-Gabéric à cause de la superposition de graphies anciennes ou fautives.
 
Les cadastres se contredisent, les cartes colportent des graphies parfois fantaisistes, le francisation se fait bizarrement : 
 
 
Breton du moyen âge :panneaux lieux-dits
  • Ty : aujourd’hui on écrit ti.
  • Parc : aujourd’hui on écrit Park.
  • Creac’h : aujourd’hui Krec’h.
Graphie du cadastre de 1836 : 
  • Croas ar gac : aujourd’hui on écrit Kroaz ar Gag.
Des noms ont été traduits en français : 
  • Ar sal C’hlas  devenu Salverte puis Salleverte.
  • Ar groaz ru devenu La croix rouge.
  • Meilh Jet devenu Moulin du Jet.
Certains noms ont subi une francisation orthographique :
  • Lenn hesk est devenu lenhesq.
  • Kersaoz est devenu Kersaux.
  • Kerfor est devenu Kerfort.
 
Certains noms ont été altérés par l’anglais :
  • Trolann devenu Troland ( il n’y a aucune raison de mettre un d comme dans l' anglais Land qui signifie « terre »).
  • Parc ar land : on devrait écrire Park al Lann (du breton Lann : ajonc).

D’autres sont écrits dans une orthographe qui n’a aucun fondement :

  • Kerhô : il n’y a aucune raison de mettre un accent circonflexe.

D’autres ont subi une bretonnisation mal aboutie :

  • Gars Haleg, Gars Halec, Garsalec : aujourd’hui on écrit en breton Garzhaleg, qui signifie Haie de Saules.
  • Hent ar troland vian : on devrait écrire Hent Trolann Vihan.
 
Les noms de rue les plus récents sont en français pour la plupart, mais on trouve beaucoup d’exemples mixtes français-breton : 
  • Allée Izella : on devrait écrire Ale Izelañ.
  • Avenue Per Jakez Helias : le vrai nom d’état civil est Pierre-Jakez Hélias ; si on le met en breton : Per-Jakez Helias, ne devrait-on pas mettre la pancarte en bilingue : Bali Per-Jakez Helias et Avenue Pierre-Jakez Hélias.
  • Angéla Duval : ou bien on met Anjela Duval qui est son nom de plume en breton ou Angèle Duval qui est son nom d’état civil     …/...
 
La totalité de la population d’Ergué parle le français. Un bon pourcentage connaît et pratique le breton. Le breton petit à petit acquiert une reconnaissance par les institutions. Il s’agit d’en tenir compte. De plus l’internationalisation des échanges implique qu’on fasse simple mais aussi enraciné. Il faut :
  • Tenir compte du patrimoine. Le nom c’est un patrimoine qu’on transmet. Avant toute dénomination il faut vérifier qu’un nom original ne disparaisse pas de la mémoire collective.
  • Eviter la banlieuisation d’Ergué. Evitons les noms qu’on trouve dans les pourtours de grandes villes où il faut baptiser à la va-vite des quartiers entiers de noms de fleurs, d’arbres, d’écrivains de peintres qui n’ont rien à voir avec la réalité locale.
  • Mettre en valeur nos hommes illustres.  Il est anormal de n’avoir pas à Ergué des rues Yves Cabellic, Guy Autret, Mgr de la Marche,
 

 

Quelques exemples :

 
Cleuyou(1834). Ce lieu-dit est prononcé localement /kleuyou/. L’éthymologie est claire : il s’agit du mot Kleuziou, Talus (le /Z/ entre deux voyelles ne se prononce pas en Cornouaille). Nous préconisons donc l’écriture Kleuyou.
 
Griffonès : Les formes anciennes sont : Griffonez (1426), Griffones (1475), Griffonnes (1536), Grifones (1680). Le problème à résoudre est d’écrire avec un ou deux /F/, un ou deux /N/ et d’écrire avec un /S/ ou un /Z/ à la fin du mot. Le mot vient de Grifon, animal fantastique du moyen âge, sans doute le célèbre dragon de la légende du Stangala. L’éthymologie, la prononciation et l’écriture du breton moderne convergent pour une écriture stabilisée : Grifonez.
 
Lestonan : Les formes anciennes sont Lesdonan (1540), Lestonnan (1540), Lesthonan (1678), Lestonnant (1678), Lestonan (1685). L’éthymologie du nom est donnée par la plus ancienne forme du nom Lez –Donan, qui peut se traduire par la cour (Lez) d’un petit noble rural dénommé Donan. Mais la prononciation de Lez renforce le D en T, et l’accent tonique très fort sur l’avant dernière syllabe sur le /To/ de Tonan renforce le Z en S. Celle ci d’ailleurs accentue tellement l’avant dernière syllabe que la dernière ne s’entend plus. On dit /Leston’/, comme on dit chez nous /bar/ au lieu de bara. C’est la conséquence de notre accentuation.

On peut donc garder la graphie actuelle Lestonan qui sans dénaturer l’origine du mot, tient compte de la prononciation locale.
Bernez Rouz
 
 
 
 

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Souvenirs de Jean Bernard, artisan-menuisier

 

L'apprentissage (1920-1935)

« Je suis né le 19 juin 1920 à Quénéac’h Daniel, en Ergué-Gabéric, et j’y ai vécu jusqu’en 1933, année où mes parents sont venus s’installer à Parc-Feunteun. J’ai deux frères.
A cette époque, il n’était pas question de scolarisation dès les deux ans, il fallait aller à pied à l’école. J’ai donc débuté à huit ans à l’école communale du Bourg, que j’ai quittée à quinze ans, le certificat d’études primaires en poche.
Mon père étant menuisier, j’ai démarré tout de suite avec lui mon apprentissage de charron-menuisier, m’initiant ainsi à tout travail du bois intéressant la campagne de cette époque. Je garde encore le souvenir de mes débuts à Kérourvois (près de Kerdévot).
Je me rappelle avoir vu mon père utiliser un tour à perche pour tourner du bois (toupies, petits manches…). J’entends encore ses conseils à mes débuts, et aussi son rire, alors que je n’avais pas parfaitement réalisé un objet. Je le vois aussi c’est sans doute un de mes plus anciens souvenirs- confectionner les fléaux pour le battage.
En 1950, je me marie et m’installe à Garsalec, presque en face de la forge Le Goff. J’y habite toujours. J’ai deux enfants, mais aucun n’a suivi les traces de leur père ni de leur grand-père. Je note cependant leur intérêt pour le travail du bois, et cela me fait plaisir .
 
 

Le bois : une véritable passion depuis 1935

Les premiers temps de mon activité, j’allais travailler à domicile, parfois à plusieurs kilomètres et par des chemins remplis d’eau en hiver, beaucoup de routes n’existant pas encore. Il fallait apporter les outils, tout le matériel, et le premier jour servait souvent au transport.
Chaque matin, j’arrivais avec de nouveaux outils, si bien qu’à la fin du chantier, je pouvais revenir avec près de 50 kg. sur le dos. Un soir, fatigué, j’arrivais près d’une rivière qu’il me fallait franchir sur un tronc d’arbre grossièrement équarri et glissant. J’ai cru que j’allais être bon pour un plongeon… Il y avait, c’est sûr, des jours plus difficiles.
Puis au bout des ans, je n’allais pratiquement plus à domicile, de nouvelles routes s’étant faites et l’automobile apparaissant. J’ai travaillé essentiellement sur la commune d’Ergué-Gabéric et, à l’occasion, un peu sur Elliant.
« Les premières années, je faisais tout ce qui accompagnait le travail et la vie à la campagne : harponnage, sciage, charrettes, barrières, brouettes, manches d’outils, râteaux, paniers, clayettes, ruches… C’était selon les besoins.
Puis la mécanisation s’est installée peu à peu. J’ai continué certaines de ces activités, mais comme je travaillais seul, j’ai du m’adapter et effectuer davantage de menuiserie de maison, des travaux de charpente, de restauration, et même, vers la fin de ma carrière, passer à d’autres travaux que je connaissais aussi : dallages, murs…
Ce détail va peut-être vous paraître incongru aujourd’hui, mais comme beaucoup d’artisans menuisiers de cette époque rurale, j’ai fait des cercueils, essentiellement pour le voisinage, les relations de proximité et de service étant alors bien plus fortes que de nos jours.
 
 

La fabrication d'une roue de charrettes

Le moyeu était soit en if, soit en acacia. Au départ, il était taillé grossièrement à la hache, puis mis dans un tour actionné à la main afin de le façonner. Il y avait 14 trous à percer pour les rayons taillés dans du chêne et de l’acacia, 7 pour chaque bois, et placés alternativement. Dans le milieu du moyeu, il y avait le coussinet en fonte, dans lequel s’emboîte l’essieu, qui n’était mis en place qu’après le ferrage de la roue.
Le moyeu, une fois fini, comportera 4 cercles en fer : les 2 du milieu étaient fixés en premier par le forgeron , puis les 2 autres seulement après le cerclage de la roue. Comme on le voit, les forgerons et les menuisiers exerçaient leur profession de manière complémentaire.
Quand le moyeu était revenu de la forge, et les rayons une fois taillés, il fallait faire bouillir le moyeu afin de pouvoir mettre les rayons en place. Un détail primordial à ne pas négliger : le rayon devait être mis un peu en biais, penché vers l’extérieur, sinon c’était la casse assurée : il ne faut pas oublier que les chemins, à cette époque, étaient souvent remplis d’ornières. Voilà pourquoi le rayon n’était pas posé droit.
Puis, pour poser les rayons, le compas était un outil précieux. C’était ensuite l’assemblage rayons-jante. La jante, en chêne, venait de plateaux coupés à la main. Elle prenait les rayons en sept endroits.
Une fois le tout assemblé, retour à la forge pour poser le cerclage, opération délicate nécessitant au moins trois personnes. Je crois que le cercle était un peu plus étroit que la roue, de 2 à 2 cm.1/2. Ce cercle devait être bien chauffé dans un feu, pour permettre sa dilatation, mais juste comme il le fallait. Sorti du feu avec de grosses pinces, il était posé sur la roue. C’était l’idéal s’il prenait bien sa place tout de suite. Le forgeron pouvait alors lui donner un coup de marteau en face de chaque rayon. Et il était très important de refroidir immédiatement le cercle en fer lorsqu’il était descendu sur la roue, sinon le feu prenait dans le bois. Cela se faisait en l’arrosant de seaux d’eau.
Je me rappelle d’un jour où il y avait 23 cercles à préparer. Pour être resté si longtemps auprès du feu, j’avais tous les poils des mains brûlés et je sentais le poulet rôti.
Pour préparer une paire de roues, il fallait environ une semaine. Le bois devait être bien sec. Il fallait 8 ans de séchage, sachant que le bois perd 1 cm. par an au séchage et qu’il fallait aboutir à une épaisseur de jante de 8 cm. La qualité du travail dépendait de tout cela.
Après avoir parlé longuement de la fabrication de la roue, il me faut, bien entendu, parler aussi des charrettes. En général, elles étaient faites en bois de châtaigner. Dans les fermes(du moins dans les plus conséquentes), il y avait souvent trois sortes de charrettes : la grande, la moyenne et la petite, chacune ayant son emploi.
La grande servait par exemple pour aller chercher du maërl à La Forêt-Fouesnant, le maërl servant d’amendement aux terres. La moyenne était utilisée pour les travaux courants (sortie du fumier…) et la plus petite convenait pour chercher la nourriture pour les animaux (trèfle, choux…). Je rappelle un fait de cette époque : les animaux avaient leur repas du matin avant les personnes, qui partaient à jeun couper et rentrer de quoi les nourrir.
 

Bois d'if mortel

Je pense pouvoir dire que je préférais travailler les bois durs, à savoir le chêne, l’if, le châtaignier, l’acacia...
Un souvenir me revient, concernant l’if : un moyeu en if avait été mis à bouillir dans de l’eau. Une fois cette eau refroidie, on l’avait utilisée pour la nourriture d’un porc. Le pauvre ! il en mourut ! L’if possède certains pouvoirs néfastes.
 
 

Retraite active depuis 1985

En 1985, à l’âge de 65 ans, j’ai pris ma retraite, faisant sans amertume le constat que les grandes entreprises remplaçaient peu à peu le petit artisan, et que divers autres matériaux se substituaient au bois : l’alu, le formica, le P.V.C. Le moment était donc bien venu de cesser mes activités.
Mais ce n’est pas pour autant que ma passion pour le bois m’a quitté. Il n’y a pas eu de jour où je ne fasse quelque bricolage dans mon atelier : jouets en bois, cannes, restauration, paniers…
J’avance vers mes 87 ans. Pour l’été 2007, je souhaite bien retrouver mon arbre, au marché de Kerdévot, soit 72 ans après mes débuts dans ce quartier qui m’a vu naître.
Prenez le temps de visiter le placître nouvellement replanté, et arrêtez-vous lorsque vous apercevrez un petit monsieur assis au fond de sa voiture, entouré de paniers en osier. Ce monsieur, c’est moi ».
 

Les fabrications ou réalisations en bois citées par Jean Bernard

  • Des barrières, faites en bois de châtaignier. Pour une bonne durée, il fallait bien les fixer, et ne pas les malmener. Dans une ferme, où ce n'était pas le cas, je devais en refaire chaque année une douzaine.
  • Des charrettes,
  • Du sciage, avec la scie de long,
  • Du harponnage
  • Des auges à cochons,
  • Des râteaux à foin, en noisetier et les dents en saule,
  • Des manches à outilsen bois de noisetier
  • Des clayettes, en bois de pin ou de sapin, jeme rappelle d’une commande de 300 clayettes pour une ferme où on faisait de la pomme de terre de sélection.
  • Des cannes, en bois de frêne, la poignée étant en If ou en buis,
  • Des barriques à restaurer. Parfois elles pouvaient servir de charnier. Le cerclage en fer ne résistait pas toujours au sel je devais le remplacer par un cerclage fait de bois de châtaignier, un bois de trois ans de pousse,
  • De la menuiserie de maison : des châssis de porte, des portes, des fenêtres, des tables, des chaises, des cloisons, des lits, des escaliers, des échelles, des sommiers,
  • Des meubles de cuisine ...
  • Des hangars,
  • Des paniers en osier. Je pense avoir fait mon premier panier vers mes 16-17 ans, et j'en fais encore !
  • Des ruches en paille (peu, uniquement pour moi-même).
  • Les ruches étaient faites de pailles de seigle cousues de ronces. Les ronces se ramassaient en hiver, après les gelées. Elles étaient coupées le plus loin possible, puis fendues en quatre et grattées pour en enlever le cœur, afin de garantir une bonne conservation.
  • Des ruches à cadres aussi.
 

Attention au bois d'if

Je pense pouvoir dire que je préférais travailler les bois durs, à savoir le chêne, l'if, le châtaignier, l'acacia.....
 
Un souvenir me revient, concernant l’if : un moyeu en if avait été mis à bouillir dans de l'eau. Une fois cette eau refroidie, on l'avait utilisée pour la nourriture d'un porc. Le pauvre ! Il en mourut ! L'if possède certains pouvoirs néfastes.
 
 

Connaissez-vous ces outils ?

Dans son atelier aux odeurs de sciure, au sol jonché de copeaux, devant différents boisen attente de création et d’innombrables outils, riche et chacun une histoire, je remarque une flamme pétiller dans les yeux malicieux du maître, et je m'en entends questionner : «  Et ça, tu connais ? »
Suit une longue liste de noms parmi lesquels beaucoup me sont étrangers,qui vient testermes connaissances. J’échappe à la note éliminatoire en reconnaissant  le marteau,la scie, les ciseaux à bois. A votre tour de tester vos connaissanceen décrivant la fonction des outils suivants :
  • Trusquin
  • Guillaume
  • Doucine
  • Plane
  • Varlope
  • Tarière
  • Bouvet
  • Vilebrequin
Est-ce vraiment si facile ?
 
Témoignage recueilli par Jacqueline Le Bihan - Keleier Arkae n° 50 décembre 2006

 

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