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Poème de Bernard Le Bihan

Bernard Le Bihan, membre d’Arkae, s’est déjà illustré dans les lignes du Keleier avec un récit intitulé La boîte en Fer blanc et le portrait du cantonnier du bourg. Il nous propose aujourd’hui de reprendre le chemin des écoliers avec ces quelques vers. Malgré les langueurs perceptibles de l’automne, semble monter de la nature comme un discret appel à l’école buissonnière...

 

Automne

 

L’aube s’est levée dans des écharpes de brume

Annonçant un jour sale par ses nuages gris

Et l’on entend le cri d’un rapace nocturne

Qui, la chasse terminée, regagne son abri.

 

Tenant d’une main un cartable trop lourd

Qui lui bat le mollet, qui s’accroche en chemin

A travers landiers, champs et labours

Le petit homme se hâte vers le village voisin.

 

Sur un tapis de mousse et de bruyère mêlées

Deux pigeons se régalent de glands

Aux pieds d’un grand chêne aux longs bras décharnés

Dont le tronc noueux a défié bien des ans.

 

Sous la caresse du vent le peuplier gémit

La feuille se détache et tombe lentement

Dans le ruisseau grossi par les dernières pluies.

Le roseau, penché, hoche la tête tristement.

 

C’est l’automne.

 

Bernard Le Bihan, 1964

 

 

Keleier 21 - septembre 2002

 


Trésors d'archives > Littéraires > Le rayonnement de notre patrimoine dans de récentes publications

 

Acquisitions : le rayonnement de notre patrimoine dans de récentes publications.

Le patrimoine d’Ergué se retrouve en bonne place dans deux livres qui viennent de paraître :

Dans le Dictionnaire du Patrimoine Breton, (éd. Apogée), monumental ouvrage de 1100 pages, une notice est consacrée à Kerdévot. Fait nouveau, Erwan Le Bris du Rest, signale les vitraux contemporains de Hung Rannou : « Tradition, histoire et création se rejoignent à Kerdévot ». Une photo du retable illustre l’article.

Par neuf fois Ergué-Gabéric est cité : La peste d’Elliant p. 353 ; Flandres p. 404 ; Glazig p. 438 ; Kerdévot p. 534. Il faut noter, page 643, une superbe photo d’un mendiant à l’entrée de la chapelle de Kerdévot ; c’est un document des années 20. Quelqu’un reconnaîtrait-il ce personnage ? Evocation de l’activité papetière à Odet p.702 ; l’Orgue p. 707 ; les vitraux de Saint-Guinal p. 773 à l’article Plogonnec ; et enfin notre Saint Thélo de Kerdévot  illustre le chapitre sur les saints.

A noter un curieux oubli, notre Jean-Marie Déguignet, n’est cité nulle part. Notre paysan de neuvième classe n’a pas encore conquis droit de cité dans le dictionnaire, il est peut être encore trop vivant dans les esprits.

Dans Le Dragon en Bretagne, (éd. Keltia Graphic) Claire Arlauxnous dévoile tous les secrets de ces animaux fantastiques que l’on retrouve fréquemment dans nos édifices religieux.

L’intérêt des sablières de Saint-Guénolé n’a pas échappé à l’écrivaine, qui illustre son chapître médiéval par une reproduction de la chasse fantastique, l’un des thèmes que l’artiste anonyme du XVIIème siècle a reproduit. Très curieusement les sablières de Saint Guénolé, restaurées dans les années 70, n’ont pas de caractère religieux : c’est un bestiaire fantastique.

Claire Arlauxconsacre trois pages aux dragons du Stangala. Revenant sur l’étymologie de Griffonez, la griffonne ailée, elle évoque la légende du dragon qui terrorisait les populations alentours et que défia un jeune noble : Mahonec. A Kermahonnec dans l’ancienne paroisse de Cuzon, on peut voir encore une statue de dragon ailé (griffon) tenant dans sa gueule la tête d’un pêcheur représenté avec un filet rempli d’anguilles.

Claire Arlauxévoque aussi la variante gabéricoise de cette légende : à Ergué, c’est le Sieur Caznevet de Kerfors, qui terrassa le dragon du Stangala, qu’il fit figurer sur un rampant de la chapelle Saint-Guénolé.

 

Cliché illustrant l'ouvrage de Claire ARLAUX, cathédrale de Tréguier, stalles des ecclésiastiques.

Le dragon : protéiforme, il effraie ou se décline en motifs étonnament ornementaux.

 

Keleier 7 - novembre 2000

 


Trésors d'archives : Personnages sommaire

 

Personnages

 

  1. Hommage à Norbert Bernard : Historien, spécialiste de Jean-Marie Déguignet. (1975-2005) par Bernez Rouz, Bulletin municipal d'Ergué-Gabéric, Décembre 2005.
  2. Jean-Louis Morvan : Recteur d'Ergué-Gabéric de 1969 à 1981, (1920-2006)
  3. Alain Conan, le cantonnier du bourg, par Bernard Le Bihan, Keleier Arkae n°18, mars 2002
  4. Barz Kerdévot (extrait de poème-2001)
  5. Marjan Mao : chanteuse traditionnelle
  6. Frédéric Le Guyader
  7. Jean-René Even, de Kerfeunteun,   souvenir d'un mineur de la mine d'antimoine de Kerdévot. Evid ar Brezhoneg, 1975.
  8. Marcel Flochlay  : un champion cycliste des années 60, par Georges Cadiou, extrait de "Les grands cyclistes bretons", ed. Alan Sutton, 2005, P.92.
  9. Jean Bernard : portrait d'un artisan menuisier par Jacqueline Le Bihan (Keleier Arkae N°50, 2006)
  10. Alain Dumoulin : Recteur d'Ergué-Gabéric de 1788 à 1804, exilé à Prague, écrivain, membre de l'académie celtique.
  11. Gustave Guéguen. 1941, l'arrivée du nouveau recteur
  12. Gwenn-Aël Bolloré : Industriel, éditeur, écrivain, scientifique, Ancien des Forces Françaises libres (1925-2001)
  13. Pierre Nédélec, guérisseur de la rage
  14. Anne Ferronnière, première conseillère municipale d'Ergué-Gabéric (1941-1945), par Bernez Rouz, Keleier N°84, octobre 2014.
  15. Nathalie Calvez, créatrice des archives municipales nous présente son métier, Keleier n°31, novembre 2003
  16. Hervé Riou, sonneur mort en 1728, par Henri Chauveur, Keleier Arkae n°23, Novembre 2002


 


Trésors d'archives > Patrimoine religieux > Croix de Kergaradec

La croix de Kergaradec

Elle se trouve actuellement au carrefour sur la route de Kerdévot à la sortie du Bourg. Elle a été déplacée en 1981 car elle gênait la circulation, ainsi l'inhumation (2) ne se fit pas dans une fosse à cet endroit mais en face de la ferme de Kergaradec où se trouvait la croix à cette époque. Ne pas confondre Kernaon et Kernaou (3) où, en 1679, il y avait aussi un manoir et un moulin.

 

Notes complémentaires :

1 - Le fût cylindrique de ce monument est orné d’un saint personnage au livre en bas-relief (saint Guénolé?) et surplombé d’une croix d’un seul bloc, plus récente. Les restes d’une pièta et d’une Flagellation retrouvés au pied de la croix lors de son déplacement, laissent deviner que l’édifice primitif devait  comporter au moins un croisillon où prenaient place ces vestiges.

2 - les suicidés ne sont pas toujours enterrés sous des croix de chemin en dehors de l’espace sacré du cimetière. Parfois ils reposent au cimetière paroissial, dans une tombe située au nord de l’église, avec celles des enfants morts sans baptême.

3 - Kernaon : anciennement Kernaom, 1682 et Kernaoff, 1684. L’écriture de Kernaou n’a pas varié depuis son apparition dans les textes (1541).

Ergué-Gabéric / Croix de Kergaradec XVIe siècle

 

Keleier 24 - Décembre 2002

 

 

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Trésors d'archives > Personnages > Hervé Riou

Hervé Riou

Par Monsieur Henri Chauveur

 

Qui est Hervé Riou ?

Hervé Riou est né environ en 1668. Il est veuf en première noce de Marie Monfort. Le mariage date du 26/01/1705 à Ergué-Gabéric. Marie est décédée le 06/01/1721 à Quillyhuec où elle habitait. Huit enfants sont nés dont Hervé, témoin à l’enterrement de son père. Hervé Riou épouse en seconde noce Josèphe Jourdren le 28/01/1723 à Ergué-Gabéric. Un enfant est né de ce mariage. Josèphe était veuve de Hervé le Breton.

Plusieurs mariages - trois - ont eu lieu à cette époque, mais la présence de Maurice le Barz comme témoin lors de l’inhumation permet de penser que les faits se sont déroulés durant les réjouissances de son mariage avec Françoise le Meur, le 26/01/1728 à Ergué-Gabéric. Il est le fils de Mathieu le Barz et de Marie Lozeach. Mathieu est qualifié de « Messire » lors des naissances de certains de ces 12 enfants à Kernaon. Maurice est né le 22/03/1699.

 

C’est en consultant les registres paroissiaux d’Ergué-Gabéric que M. Henri Chauveur, membre d’Arkae, et généalogiste aguerri a relevé ce récit d’une mort peu catholique aux yeux du recteur Jean Edy qui signe au bas de l’acte. M. Chauveur a complété sa trouvaille par des données à l’intention d’autres généalogistes d’Arkae qui auront peut-être des éléments à apporter sur les personnages ou les événements évoqués.

Le chemin de l'enfer ou le suicide du sonneur

Relevé sur le registre des BMS de 1682 à 1729 : Commune d’ERGUE-GABERIC

Ce jour, 29 janvier 1728. En vertu de la permission de monsieur le juge criminel, le procureur du Roy du présidial de Quimper dudit jour 29 janvier 1728 a été inhumé par moy soussignant, hors des lieux saints dans une fosse faite exprès et bénite conformément au rituel, vis à vis près de la croix de Kergaradec, le corps de Hervé Riouâgé d’environ 60 ans, mort au village de Kernaon, où ayant été appelé pour sonner a une noce, plusieurs des conviés qui nous ont dit que y avoit bu avec beaucoup d'excès. Il déboucha le four du village qui avoit été chauffé le jour précédent, le dit jour, le même [Hervé Riou] pour s’y mettre, d’où il fut extrait par plusieurs des conviés qui nous ont dit affirmé en présence desquels il expira peu de temps après, sans pouvoir parler ni avoir aucune connaissance. Le présent cadavre, nous avons jugé a-propos d’inhumation dans la fosse, attendu son genre de mort extraordinaire, l’abus et le mépris qu’il a fait pendant les dernières années de sa vie des principaux devoirs de la religion, quoiqu’il luy été fait dans différents temps plusieurs remontrances salutaires de la part de l’abbé de Lahaye titulaire de cette paroisse, comme le dit sieur abbé nous l’a affirmé.

Le dit enterrement en présence d’Hervé Riou fils du défunct, de Laurent le Corre, de Pierre Claude, de Maurice le Barz et autres.

signé :

Edy : Recteur d’Ergué-Gabéric

 

Keleier 23 - novembre 2002
 
 
 
 

Suite à sa découverte dans les manuscrits, du récit de la mort suspecte d’Hervé Riouau village de Kernaon, M. Chauveura poursuivi son enquête et il nous emmène dans ce numéro sur les lieux du drame.

Le lieu du drame

C'est une ferme à l'allure de manoir. Elle est dotée d'une très belle porte récupérée sur une église disparue, selon madame Cornic, la propriétaire actuelle. Elle est très délabrée et attend un amateur de vieilles pierres pour la rénover ! Elle possède à l'intérieur de beaux éléments en pierre de taille en particulier une table de pierre, à l'aspect d'un autel de chapelle, soutenue par des corbeaux de pierre et placée dans un appentis.

La maison est située sur un chemin que l'on prend à droite en allant vers Coray entre Saint-André et la route de Kerveguen. Quand on fait face au bâtiment, on remarque sur sa droite un très vieux cellier qui possède à son extrémité nord un four à pain en partie écroulé et dont l'accès se trouve à l'intérieur : est-ce le lieu du drame car un petit doute subsiste, madame Cornic nous indiquant que dans le jardin au sud de l'habitation il y avait autrefois un autre four ?

Four où le sonneur Hervé Riou se serait suicidé

 

 

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